VIVIEN, FUTURE STAR DU FOOT

Fauquin COULIBALY

Description

Le récit relate le parcours de Vivien Kuamba, un jeune africain aspirant à devenir footballeur professionnel. Son cheminement sera parsemé de diverses embûches et il devra s'armer de courage et de patience pour atteindre son objectif: faire carrière au plus haut niveau.

Sujets

• Littérature Ivoirienne
• Football
• roman
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• Sport
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• Fútbol
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• SPORT (magazine)
• Littérature africaine
• Côte d'Ivoire

Informations

• Publié par: Editions de l'Empyrée
• Date de parution: 31 mars 2024
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782492228223
• Langue: Français

Extrait

VIVIEN, FUTURE STAR DU FOOT

DU MÊME AUTEUR

Incursion en terre promise, roman, Les éditions du Net, 2019 ; Le pays de mon père, roman, Les éditions du Net, 2020 ; B.T.S. (Bara té sôrôla), roman, GNK Éditions, 2020 ; Arnaques, crimes et informatique, roman, Les éditions de l’Empyrée, 2023 ; Àl’ombre du foot business, roman, Les éditions de l’Empyrée, 2024.

FAUQUIN COULIBALY

VIVIEN, FUTURE STAR DU FOOT

ROMAN

CHAPITRE 1

−Vivien, Vivien !!! Je me levai brusquement du sol où j’étais étendu et me dirigeai en courant vers la petite fenêtre de notre chambre. J’avais reconnu cette voix. C’était celle de Kala, mon meilleur ami. Je devinais déjà pourquoi il était là, à toquer à la fenêtre. S’il n’était pas passé par l’entrée principale, c’était certainement pour ne pas attirer l’attention des habitants de notre cour commune. Nous étions plus d’une cinquantaine de personnes à vivre dans cette concession miséreuse, de sorte qu’il y avait toujours quelqu’un dans la cour. Pas pratique pour sortir en cachette. Du coup, lorsque Kala souhaitait me parler discrètement, il venait frapper à ma fenêtre. J’ouvris le volet et l’aperçus. Il portait comme souvent son T-shirt sale aux couleurs du FC Barcelone. Ce n’était pas un véritable maillot, nos parents sont trop pauvres pour nous en acheter, mais lui le considérait comme tel et ne manquait aucune occasion de s’en vanter. Je constatai au 7

passage qu’il avait aussi mis les nu-pieds en plastique qu’il utilisait pour jouer au football.

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Y’a quoi Kala, ai-je lâché, un peu agacé. Toi aussi, tu sais! On a un match tout à l’heure contre les enfants du quartier voisin. Je t’ai dit ça hier.

Effectivement, il m’en avait parlé hier soir avant que je ne rentre chez mes parents. Ce serait un grand match d’après ce qu’il avait dit. Il y aurait du monde et même quelques grands. J’avais peur parce que je savais que les gens du quartier d’en face jouaient de façon violente. Les membres de leur équipe étaient plus grands et plus vieux que nous. Ils n’hésitaient jamais à tacler violemment et à donner des coups. Du haut de nos neuf ans, il nous serait difficile de rivaliser sur le plan physique. Jouer contre eux était l’assurance de se blesser. Je n’étais donc logiquement pas chaud pour prendre part à cette partie.

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Je ne peux pas venir Kala. Ma maman ne veut pas que je sorte. 1 Oh, dis que tu as peur ouais, espèce de « mouilleur » . Toi et moi, on se connaît. Habituellement tu sors même quand ta maman ne veut pas non ?

Là encore il disait vrai. Je n’étais pas un enfant particulièrement désobéissant, mais quand il s’agissait du football, je n’écoutais jamais ma mère. Elle ne voulait 1 Personne craintive. 8

jamais que je joue parce qu’elle avait peur que je ne me blesse. Pourtant j’aimais ça le foot et j’avais toujours été bon, balle au pied. C’était ma principale distraction en dehors des classes. Même à l’école, je ne manquais aucune occasion de taquiner la balle pendant les récréations. J’avais acquis une petite réputation dans le quartier, et même au-delà. Tous les jeunes garçons de notre tranche d’âge me voulaient dans leurs équipes quand nous avions des tournois au quartier. Il m’est parfois arrivé de jouer avec les grands, des garçons de douze ou treize ans, et je m’en sortais plutôt bien. Mais aujourd’hui j’avais vraiment la trouille. Kala le sentait et il savait que la seule façon de me motiver était de me piquer.

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Si je sors, elle risque de me frapper. Mais si elle ne te voit pas sortir et que tu reviens vite, elle ne va rien savoir. Elle sait toujours quand je sors en cachette. Écoute, c’est différent aujourd’hui. Il y a des gens des écoles de foot qui vont venir regarder le match. Tout le monde veut jouer pour cette raison. Tu veux devenir pro quand tu seras grand non ? Oui… Alors viens jouer. Si on te remarque, tu vas pouvoir devenir un grand joueur.

Kala savait trouver les mots justes. Mon plus grand rêve était évidemment de devenir un footballeur professionnel. Qui n’en rêvait pas? Qui n’avait pas envie de porter le maillot d’un grand club, de jouer dans des 9

stades pleins, de gagner des titres et beaucoup d’argent? C’était ça la grande vie, celle que nous n’avions pas dans ce bidonville. Nous voulions tous imiter le parcours de Ricardo Njola, le seul de notre quartier à avoir fait fortune grâce au foot. Il jouait en Europe et lors de chacune de ses visites au pays, il passait dans le coin. Il était très gentil. Il distribuait des maillots, des chaussures de foot en plastique, des jouets, des friandises… Il avait toujours quelque chose pour nous. On rêvait tous de lui ressembler, de nous en sortir quand nous serions grands et d’aider nos familles et les gens du quartier comme lui le faisait.

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Alors Vivien, tu viens ou non ?

La voix de Kala me tira de mes rêveries. Je lisais l’impatience dans son regard. Je devais vite me décider. Ce qu’il venait de me dire m’avait suffisamment troublé pour gommer mes appréhensions.

−

Attends-moi, lui répondis-je, je m’habille et j’arrive.

Je me précipitai vers le sac fourre-tout où étaient rangés mes habits. J’entirai mon short de foot fétiche et le maillot replica du Real Madrid que mon père avait acheté aux puces. Je les enfilai en quatrième vitesse, mis ma vieille paire de tennis et escaladai le mur de la chambre pour sortir par la fenêtre. En retombant à l’extérieur, je faillis perdre l’équilibre. Kala m’aida à descendre en me chambrant un peu. Je répliquai comme je pouvais et nous prîmes la direction du terrain.

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