L école et ses acteurs à Pointe-aux-Trembles et ses acteurs depuis trois siècles
94 pages
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L'école et ses acteurs à Pointe-aux-Trembles et ses acteurs depuis trois siècles , livre ebook

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Description

Ce document permet la découverte de l’histoire de l’école à la Pointe-aux-Trembles. Venez en apprendrez davantage sur l’histoire de l’éducation des trois siècles derniers! Un pan de l’histoire du quartier à découvrir!


Né à Montréal le 10 septembre 1942, Pierre Desjardins vit à la Pointe-aux-Trembles depuis plus de cinquante ans. Diplômé en histoire et en géographie de l’Université de Montréal, il est successivement professeur d’histoire et de géographie, conseiller pédagogique, directeur d’établissements secondaires, directeur des services éducatifs et secrétaire général à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île. Membre de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles, il revendique plus de 26 monographies à son crédit, faisant de lui un expert en histoire locale de cette portion orientale de l’île de Montréal.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 avril 2024
Nombre de lectures 0
EAN13 9782924550939
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCOLE À LA POINTEAUXTREMBLES,
et ses acteurs depuis plus de trois siècles
par Pierre Desjardins
Mai 2015
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«Je sacriIerais une partie de ma gloire pour être plus instruit.» Maurice Richard
«L’étudiant n’est pas un conteneur que vous devez remplir mais une torche que vous devez allumer.» Albert Einstein
L’auteur tient à exprimer sa vive gratitude aux personnes et organismes suivants pour leur collaboration à la recherche documentaire et iconogra phique de la présente monographie.
 M. Claude Belzil de l’Atelier d’histoire de la PointeauxTrembles
 Mme Francine Boucher, service des archives de la CSPI
 M. JeanYves Charland de l’Atelier d’histoire de la PointeauxTrembles
 M. Maurice Day de l’Atelier d’histoire de la PointeauxTrembles
 M. Normand Dignard
 Mme Élisabeth Gingras de l’Atelier d’histoire de la PointeauxTrembles
 M. Viateur Goulet
 Mme Monique Joly de l’Atelier d’histoire de la PointeauxTrembles
 M. Marcel Michaud
 Mme Francine Pellerin
 M. Claude Préville
 Mme Marielle Ducharme Préville
 Mme Christiane SaintOnge, secrétaire générale de la CSPI
 Mme Jacqueline Simard
 Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal.
 Le Service des archives de la ville de Montréal
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AVANT PROPOS
Nous pouvons lire dans le fascicule publié par l’Atelier d’histoire à l’occasion du 325e anniversaire de la PointeauxTrembles qu’ «au printemps de 1678, Marguerite Bourgeoys, sur les instances du curé Séguenot, demanda à deux de ses plus courageuses filles de faire le voyage en canot de VilleMarie à la PointeauxTrembles; la mission de la Congrégation NotreDame à Pointeaux Trembles et sur les côtes voisines vit le jour à cette date.»
C’est donc dire qu’à peine quatre ans après la fondation officielle de la pa roisse, le milieu pointelier allait profiter d’un début de présence éducative. Qui plus est, alors que dans la plupart des milieux ruraux, en NouvelleFrance et ensuite au BasCanada, la scolarisation des enfants s’était faite de façon intermittente, le fonctionnement des écoles connaissant des interruptions, la PointeauxTrembles a pu profiter depuis plus de troiscentvingtcinq ans de la présence ininterrompue d’éducateurs dévoués et compétents.
C’est ainsi qu’au fil des ans, un certain nombre de Pointeliers ont pu profiter d’une instruction de base leur permettant de jouir du rare privilège à certaines époques de pouvoir signer leur nom, mais surtout pour la plupart, de vivre dans un milieu doté d’institutions avantgardistes qui permettront à plusieurs d’ac céder à des professions et de se réaliser dans des carrières scientifiques, com merciales, politiques ou artistiques.
C’est au travail de ces centaines de femmes et d’hommes qui se sont consa crés à l’éducation des jeunes Pointeliers, dans des conditions souvent difficiles,et sans toujours recevoir la considération et les émoluments qu’ils auraient mérités, que la présente monographie veut s’intéresser. L’absence de docu mentation, inexistante ou perdue au fil des ans, et le nombre allant toujours croissant des éducateurs avec la marche du temps jusqu’à nos jours, nous obligeront à les condamner à l’anonymat. Leur mérite personnel n’en est pas moins réel pour autant.
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1 L’ÉCOLE POINTELIÈRE SOUS LE RÉGIME FRANÇAIS
1.1 L’école, responsabilité d’ordre privé.
En NouvelleFrance, tout comme c’était le cas en France et dans les divers pays européens, l’éducation, comme la santé et les services sociaux, était une responsabilité morale qui incombait au clergé, sous la responsabilité de l’évêque.
Néanmoins, l’état reconnaissait cette responsabilité et lui accordait un sou tien financier qui pouvait prendre trois formes. D’une part, une subvention an nuelle versée aux communautés religieuses enseignantes a pu correspondre à jusqu’à 11.5 pour cent du budget annuel de la colonie, bien que, comme le soulignait le rapport Parent, «les subsides royaux étaient souvent généreux, mais dangereusement irréguliers». La deuxième source de financement prove nait des revenus des seigneuries qui ont été données aux communautés par le roi. On estime qu’au début du XVIIIe siècle près de la moitié des censitaires relevaient de seigneurs ecclésiastiques. C’était le cas des Pointeliers qui vi vaient sur la seigneurie des Messieurs de SaintSulpice. La dime représentait la troisième source de financement dont le taux était fixé par le gouvernement qui pouvait même en assurer la perception par l’entremise des tribunaux.
Les deux principales préoccupations des évêques sous le régime français furent l’obligation pour tout enseignant d’obtenir leur autorisation écrite avant d’exercer la profession et l’interdiction de la mixité dans les écoles, les garçons et les filles devant fréquenter des institutions distinctes. Comme nous le verrons, il ne sera pas toujours possible de respecter cette dernière exigence.
1.2 Programmes, manuels, fréquentation, gratuité et durée des études.
Il faut se garder de considérer la petite école de la NouvelleFrance à partirdu modèle de l’école primaire que nous avons connue.
L’école d’alors poursuivait trois objectifs :
  Instruire les enfants : l’enseignement religieux est le motif principal de l’instruction.  Éduquer la jeunesse : inculquer aux jeunes des notions de lecture, d’écriture et de calcul. À cela s’ajoutait pour les filles les « ouvrages féminins».
 Convertir les infidèles : le ou la missionnaire doit convertir les amérindienneset les sauvages.
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Devant la simplicité de ce programme d’études, il n’était pas question d’amé nager le curriculum sur cinq ou six ans. Les enfants fréquentaient l’école durant un an ou deux, le temps d’apprendre ces rudiments et de se préparer à leur première communion. Par la suite, ils retournaient dans leur famille qui avait bien besoin de leurs bras. À l’intérieur de ces deux années, la fréquentation était aussi soumise aux contraintes agricoles et météorologiques.
Les programmes et manuels scolaires en usage dans la colonie étaient semble til les mêmes que l’on utilisait en France. On a retrouvé dans les archives du séminaire de Québec le «Règlement pour les maîtres et maîtresses d’École du Diocèse de Lyon» daté de 1676. On y recommandait de séparer les élèves en sousgroupes selon l’âge et les capacités. On y recommandait de consacrer à l’étude de la religion les mercredis et samedis.
Il semblerait qu’on ait utilisé des manuels écrits en français mais aussi en latin pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture dont les thèmes étaient ha bituellement religieux. Les titres suivants étaient répandus en NouvelleFrance : Le Petit Alphabet, le Grand Alphabet, le Psautier, les Pensées chrétiennes, etc.
Pour contribuer à la formation des maîtres, les Sulpiciens avaient commandé en France une douzaine d’exemplaires du guide pédagogiquel’Escole pa roissiale ou la manière de bien instruire les enfants des petites écoles.Ils en auraient fait profiter les Sœurs de la Congrégation.
Aucuns frais de scolarité n’étaient exigés des enfants qui fréquentaient les pe tites écoles ou les couvents. Chez les Sœurs de la Congrégation, «quoique les Sœurs doivent instruire gratuitement les enfants, elles pourront prendre ce pendant vingt sols, tous les ans, pour les fournir de livres latins et français…les enfants fourniront aussi du bois pour entretenir le feu dans l’école.»
1.3 Les écoles pointelières
Le grand pédagogue René Guénette a déjà écrit que « l’école de chez nous est née de la pensée et du cœur du curé». Cette maxime ne pourrait trouver plus juste application qu’à la PointeauxTrembles. C’est en effet au premier curé de la paroisse de l’EnfantJésus, le sulpicienFrançois Séguenot,que l’on doit la mise en place d’écoles pour la jeunesse pointelière.
Fac similé de la signature du curé François Séguenot p.s.s.
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Portrait de Marguerite Bourgeoys peint par Pierre Leber après son décès le 12 janvier 1700. SOURCE: Archives de la Congrégation NotreDame.
1.3.1 La mission des Sœurs de la Congrégation
C’est à Messire François Séguenot que nous devons l’introduction d’une mis sion des Sœurs de la Congrégation à la PointeauxTrembles. À compter de 1676, ces religieuses, sous la direction de Marguerite Bourgeoys, commen cèrent à ouvrir des missions en dehors de VilleMarie. Comme nous l’avons vu plus haut, c’est vers 1678 (ou 1680 selon les sources) que deux sœurs – dont Sœur Raisin –viennent instruire les petites Pointelières, effectuant d’abord des séjours occasionnels, devant loger chez l’habitant ou au presbytère.
Le curé Séguenot multiplia les démarches auprès de Sœur Bourgeoys, de ses supérieurs Sulpiciens et de ses paroissiens afin de rendre permanente la mis sion des Sœurs. Le supérieur général des Sulpiciens, l’abbé Tronson, lui écrivait en avril 1686 : « Deux filles pour maîtresses d’école, une maison propre pour les loger et un fonds suffisant pour assister vos pauvres, vous seraient, à la vérité, d’un grand secours et il faut faire ce que l’on pourra pour vous le procurer». En 1690, avec l’aide financière des messieurs de SaintSulpice et des paroissiens, une maison en bois fut construite pour les Sœurs dans le fort de Pointeaux Trembles, cellesci inaugurant une présence chez nous qui allait se prolonger durant troiscenttrente ans!
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