Fais ton devoir... Reviens si tu peux
148 pages
Français

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Description

René a vingt et un ans lorsqu'il est appelé sous les drapeaux en 1914. Rien ne le prédestinait à devenir un héros dans une guerre si meurtrière, et pourtant... Il nous fait revivre ses heures de longues batailles, nous permettant de comprendre mieux le quotidien, les souffrances et les espoirs des soldats que l'on appelait les « Poilus »...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342013054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fais ton devoir... Reviens si tu peux
Jacqueline Gaston-Maricourt
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Fais ton devoir... Reviens si tu peux
 
 
 
« Il avait neigé pendant leur cheminement dans les boyaux. Leurs manteaux étaient trempés, ils avaient froid.
Chacun, en peinant dans la neige, traînait avec lui son nuage d’haleine et ses soucis, et sa peur, et le souvenir des siens que peut-être il ne reverrait pas. »
Un long dimanche de fiançailles Sébastien Japrisot – 1991
 
 
 
« Après la guerre, je serais heureux d’avoir un coin calme, bien à moi, où les fatigues corporelles et morales s’évanouiraient un peu pour laisser place aux douceurs des lieux silencieux. »
René Maricourt – 1916
 
 
 
 
Nous dédions ce recueil aux deux frères de René, Hubert et André Maricourt, dont l’enfance a été dévastée par cette guerre et qui malgré leur jeune âge à l’époque des faits, ont tenu à nous transmettre leurs souvenirs.
Nous le dédions également à toute la jeune génération pour qu’elle se souvienne…
 
 
 
 
Sommaire
 
 
 
 
 
 
 
Nos remerciements à
 
 
 
- Denis Maricourt,
pour s’être occupé de l’édition du recueil ;
- Bernard Gaston,
pour avoir réalisé la couverture du livre ;
- Bernard Maricourt ;
- Christine Maricourt Couvelart ;
- Janick Leriche ;
- Marie Dominique Maricourt de Saint Aubert ;
- Pierre Maricourt ;
- Violaine Maricourt Nguyen Huynh,
pour leurs recherches auprès des divers organismes afin de retrouver des documents et des précisions sur René et pour avoir recherché au fond de leurs greniers les vieux albums des photos de famille et des dossiers qui nous ont permis d’écrire notre recueil ;
- Didier Letombe, du site Chtimiste, pour les photos du 25 e RI.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
En juin 2012, nous avons eu l’occasion de nous rendre à Ypres qui, pendant la première guerre mondiale, a été réduite à un champ de ruines.
Nous y avons visité dans la Halle aux draps (monument du xiv e  siècle presque totalement détruit et reconstruit à l’identique), le musée In Flanders Fields qui retrace des épisodes de l’histoire de la guerre de 1914-18, avec des montages de scènes d’un réalisme troublant.
Des films montrant des soldats en plein combat, des objets leur ayant appartenu, des documents photographiques, une reproduction de tranchées, et des équipements de guerre sont présentés de manière très interactive.
Nous assistons d’autre part, à des histoires réelles et poignantes jouées comme dans un théâtre.
Ce retour dans le passé nous a beaucoup émus et nous nous sommes souvenus de notre oncle René Maricourt qui y périt.
De cette visite est né le désir de transcrire ses lettres pour la postérité. Nous savons que son souvenir s’estompe dans la mémoire de notre famille et nous sommes la dernière génération qui en a entendu parler par ses frères.
Loin de nous l’idée de faire une apologie de la guerre, moins encore nous substituer aux livres d’histoire ; nous voulons simplement raconter, à travers les écrits d’un certain soldat, la vie dans les tranchées, comment il se défend au jour le jour et de quelle façon il réussit à traverser cet épisode d’une épouvantable cruauté, sans révolte.
L’Histoire parle avant tout des évènements et plus ils s’éloignent dans le temps, moins ils nous affectent, tandis que la petite histoire nous touche toujours et nous captive.
Nous avons donc décidé de rassembler toutes les lettres, les photos et le matériel épars chez nos cousins et nous-mêmes, en un recueil qui fera en sorte que son sacrifice ne soit pas totalement oublié et comme le sien, celui de tant d’autres jeunes hommes qui ont donné leur sang et même leur vie pour leur pays et pour la liberté des générations à venir.
 
 
 
I. Les forces en présence
 
 
 
Le 28 juin 1914, l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand de Habsbourg est assassiné à Sarajevo… C’est là que tout commence.
En août 1914 débute le premier conflit mondial, la Grande Guerre où s’opposent la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche, Italie) et la Triple-Entente (France, Grande-Bretagne, Russie).
Par un jeu de pactes et accords, le conflit se généralise et des millions de soldats s’y trouvent engagés.
Nous nous contenterons d’évoquer ici uniquement la guerre sur le territoire Franco-Belge.
L’affrontement est essentiellement franco-allemand au départ et c’est dans ce contexte que se situe notre «  histoire » .
La guerre 14-18 est une vraie bataille de siège de place forte. Dans ce cas, la ville assiégée s’étend sur 800 km et c’est toute l’armée française qui y est employée à repousser et détruire l’envahisseur.
Puis, les alliés arrivent et l’on peut comptabiliser des millions d’hommes s’affrontant de la mer du Nord aux Vosges, le long de cette ligne jalonnée de canons, transformée en une barrière continue de feu infernal.
Ce sont des combats journaliers, une lutte d’usure qui est pratiquée de part et d’autre avec pour résultat une hécatombe de soldats, jamais égalée.

Front Ouest en 1914 (Western front map, History dep. of USA Military Academy)
 
 
 
II. Le théâtre des batailles
 
 
 
Cette région est composée de mornes plaines, vallonnées de-ci de-là de rares monts, jusqu’à atteindre la Champagne qui a quelques reliefs un peu plus marqués.
Il est donc impératif de créer sur ce parcours des abris afin de permettre aux opposants de « guerroyer » : ce terme n’est en aucun cas péjoratif, mais il est difficile de définir en un mot ce qui s’est passé durant les quatre années qu’a duré cet affrontement.

Coupure de journal de janvier 1918, retrouvée dans les papiers de G. Maricourt
Les soldats des deux camps creusent des tranchées, ces longs boyaux d’environ 2 mètres de profondeur dont le sol est recouvert de rondins de bois et de planches ; des sacs de terre laissent dans leur partie supérieure d’étroits créneaux, que l’on nomme parapets, aménagés pour le tir.
Les soldats ne peuvent excaver que la nuit, pour ne pas servir de cible ; c’est une tâche ardue. Souvent, la terre est dure et les hommes sont fatigués ; ou bien, la terre est déjà retournée par les obus ; elle contient un amas d’objets informes, des morceaux de fusils, des poutres provenant d’une ancienne tranchée et même des cadavres. Parfois il arrive que la pioche heurte une mine et c’est l’explosion qui fait des blessés et des morts. On les emporte et aussitôt d’autres viennent les remplacer. Ils doivent continuer à creuser : c’est vital pour leur sécurité.
Les tranchées sont reliées en arrière à d’autres tranchées par d’étroits boyaux en zigzag, avec installation de sapes 1 et de places plus larges pour les soutiens de première ligne.
À certains endroits, les sapes sont parfois très abritées et bien aménagées.
Plus en arrière, des fermes barricadées, des bois adaptés en camp retranchés, des villages entiers entourés de barbelés et même des places fortifiées complètent ce réseau de défense. Puis, de l’artillerie légère et encore plus loin, une artillerie lourde pour pilonner l’adversaire.
Ces lieux grouillent de soldats défenseurs qui, tout en se protégeant tant bien que mal des projectiles meurtriers, tirent sur l’ennemi.
 
 
 
III. L’organisation du front
 
 
 
Peu à peu, les tranchées se transforment en une véritable fourmilière.
Chacun a sa responsabilité et tous surveillent de très près la moindre activité chez « ces messieurs d’en face », qui se trouvent souvent à moins de 250 mètres et quelquefois à portée de voix 2 …
Les armées ne respectent aucune ville, aucun village et entre les opposants se crée un «  no man’s land » , où de nombreux cadavres attendent, souvent trop longtemps, pour être enterrés…
Cette situation dure des mois, des années, avec d’énormes pertes humaines des deux côtés.
Le général Maurice Sarrail 3 , dans un rapport en juin 1915 dit : « Cette lutte en Argonne est terrifiante parce qu’elle ne cesse jamais, ni de jour, ni de nuit. À ce jeu les troupes s’usent vite. J’ai déjà dit, depuis le 8 janvier (1915) j’avais perdu en Argonne 1200 officiers et 82 000 hommes, presque la moitié de l’effectif de l’armée. »
Les villages proches du front sont pratiquement abandonnés ; les civils, pour la plupart, ont fui leur domicile pour se réfugier dans l’arrière-pays.
Il y a quelques irréductibles, qui, au risque de leur vie, restent le plus longtemps possible dans leurs maisons.
Certains vivent dans le voisinage de la zone des armées et doivent se procurer des sauf-conduits pour se rendre dans différentes régions.
C’est le cas de la sœur de René, Henriette, qui étudie au pensionnat de la Sainte-Famille à Amiens et rentre chez elle pour les vacances scolaires, ou lorsqu’elle se rend chez sa tante près d’Abbeville.

En première ligne, on s’aborde, on s’attaque, on se bat à la baïonnette, on gagne quelques mètres que l’on perd le lendemain.
 
On peut même lire dans les Journaux historiques du 25 e RI (JMO 26 N 600/1 en mai 1915) : « Les troupes feront apparaître au-dessus des tranchées, des baïonnettes placées au bout de bâtons, sortir des tranchées en divers points des mannequins, pour faire croire à des mouvements préparatoires d’attaque » ; on ne recule devant aucun expédient pour tromper l’ennemi…
Puis, tout au long de ces années de guerre, l’artillerie devient plus performante et les mitrailleuses font des dégâts épouvantables. La zone des tranchées est pilonnée par des obus de façon presque incessante.
Les troupes exposées aux intempéries, séjournent dans des fossés envahis par les rats

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