Au rythme de mes pas - Chemin de solitude, chemin de rencontres
268 pages
Français

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Au rythme de mes pas - Chemin de solitude, chemin de rencontres , livre ebook

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Description

Alors qu’Annie et son mari Jean-Yves préparent leur prochain trek dans le désert, Jean-Yves se blesse au tendon d’Achille. Le départ est annulé. Cette annulation ouvre une brèche dans l'esprit d'Annie : et si elle partait à Compostelle seule ? Un défi qu’elle se lance à elle-même et qui va prendre forme peu à peu.

Ce récit est le témoignage d'une aventure personnelle très riche. Nous découvrons au fil des pages son quotidien fait de solitude, de rencontres et de nombreuses questions sur la foi. Le chemin est pour elle une aventure humaine autant que spirituelle, bien plus qu'un exploit sportif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332800268
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-80024-4

© Edilivre, 2015
Remerciements
Les remerciements vont à mon mari qui m’a soutenu, et accompagné dans la rédaction de ce livre.
A mes enfants, Stéphanie, Lœtita, Emmanuel, David et leurs conjoints ; à mes petits-enfants Félicien, Joseph, Paul, Suzon, Ange, Jean, Victor, Louise et Arthur à qui je dédie ce livre.
Ainsi que Annie Rigault pour ses corrections et sa relecture.


Saint-Jacques-de-Compostelle.
ÇA Y EST, C’EST DECIDÉ, JE PARTIRAI !!
Novembre 2009
Comme chaque année à cette époque, mon mari et moi préparons un trek dans le désert. Après avoir marché dans le Sinaï et le Hoggar, le désert du Wadi-Rum et Pétra en Jordanie sont notre nouvelle destination. Mais un dimanche matin, Jean-Yves, mon mari, se déchire le tendon d’Achille. La souffrance est intense. Le médecin annonce que la guérison sera très longue.
Un mois plus tard, nous décidons d’annuler notre projet. Cela crée un vide en moi, je me retrouve ainsi sans aucune perspective.
Quoi de mieux que d’aller marcher pour combler ce vide ? Quelque jours plus tard, alors que le temps est exécrable, très venteux, pluvieux et froid, je vais faire un petit tour dans la campagne autour de chez moi avec un bâton de marche. Je ne suis pas très à l’aise avec ce bâton, le tenir de la main droite ? De la main gauche ? Ce matin-là, il m’aide à lutter contre le vent, la pluie, à passer dans des chemins boueux. Peu après, par hasard, je lis un article dans la presse locale sur la marche nordique, que je ne connaissais pas, qui se pratique avec deux bâtons. Je me pose la question : est-ce que j’adopte un autre bâton ? Cela peut me permettre d’avoir un rythme plus soutenu, de soulager les articulations des genoux, de faire travailler les épaules. Après avoir fait plusieurs essais très concluants, je ne m’en suis plus jamais séparée.
Sorties après sorties, je prends de plus en plus de plaisir à marcher . « Et si je partais à Compostelle ? » Tout doucement, cette idée germe au fond de moi. Petit à petit, elle s’impose comme une évidence.
Je ne sais pas quand ni comment, mais l’idée est bien là. Comment faire ? Je ne sais pas où me renseigner, je ne connais alors personne de près ou de loin qui ait fait le chemin. Je me sens démunie.
J’achète quelques livres et guides qui me mettent l’eau à la bouche. J’ai aussi envie de rencontrer des gens qui connaissent le chemin ou encore de partir avec un groupe. Compostelle est tellement loin ! D’ailleurs, je ne sais même pas où c’est situé exactement.
Parcourir 1700 kilomètres à pied, cela me paraît déjà irréalisable, alors partir seule me semble encore plus inconcevable ! J’avais bien fait quelques treks dans les déserts les deux années précédentes, mais c’était une expérience de groupe. C’est pourtant là que j’y ai attrapé le virus de la marche.
Des déserts à Compostelle, il n’y a qu’un pas
Aucune association de marcheurs de Compostelle n’est présente dans le département du Loir-et-Cher où j’habite. Par la magie d’internet, je découvre l’existence d’une association « Les Amis de Compostelle de Tours » dans le département voisin de l’Indre-et-Loire. J’envoie donc un mail avec de nombreuses questions, concernant notamment la sécurité. Par exemple, je veux savoir si un groupe va partir et si je peux m’y intégrer, si le chemin est bien balisé. Enfin des questions de novice ! Partir me semble comporter tellement de risques.
En guise de réponse, on m’informe non sans humour que « le chemin se fait seul, c’est une démarche personnelle, toutes les personnes qui sont parties sont revenues » Ah ! C’est déjà ça.
Durant les fêtes de fin d’année, j’annonce aux enfants que je me prépare à partir seule à Compostelle. Il n’y a pas trop de réactions, mais j’imagine qu’ils se posent beaucoup de questions « Maman est folle ! Va-t-elle bien ? Partir seule à son âge ? ». J’appris ce jour-là que notre fils Emmanuel et sa femme Cécile avaient eux aussi ce désir de partir.
Lors des rencontres mensuelles des Amis de St Jacques à Tours en janvier
Au cours du mois de janvier, je rencontre de nombreuses personnes qui ont fait le chemin soit en une seule fois soit en plusieurs étapes ou qui sont en train de le faire. J’écoute chacun et tous me racontent leur bonheur d’être partis ; les rencontres et l’accueil qui leur est réservé sur le chemin sont pour eux des moments inoubliables, même si beaucoup évoquent les difficultés, le mal aux pieds et les marches sous une chaleur accablante ou sous la pluie. Durant cette soirée, je fais la connaissance de Marie-Claire et de Philippe qui habitent à quelques kilomètres de chez moi. Ils ont choisi de faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en quatre étapes. Simone, une autre adhérente de l’association, me raconte qu’après avoir parcouru seule la voie de Tours, elle a fait le chemin de Vézelay puis d’autres randonnées en solitaire. Tous ces témoignages sont pour moi le déclic.
Quelques jours plus tard, lors d’une fête dans mon village, je parle de mon projet de partir à mes voisins, Pascal et Guylaine. Je suis surprise d’apprendre qu’ils sont en train de faire le chemin par petites étapes chaque année. Leurs visages sont tellement radieux quand ils en parlent, ils sont enthousiasmés par les rencontres. Quelle coïncidence !! Je les écoute avec passion. Tous ces témoignages me confortent dans l’idée que c’est seule que je dois partir .
Encore faut-il que je me prépare mentalement et physiquement. Je dois marcher beaucoup. Le titre d’un livre me reviens sans cesse en mémoire « Marche et le silence te parlera » de Jean-Claude Morchouane, un Blésois qui a rallié seul en deux étapes St-Jacques-de-Compostelle à partir du Puy-en-Velay.
Pour moi c’est nouveau, je n’ai jamais marché seule. En suis-je capable ? Je pratique régulièrement le footing et le vélo, je n’ai donc pas d’inquiétude sur mon endurance. Mais, c’est tout ce que je connais de moi. Serais-je capable de supporter la solitude ? Serais-je en bonne compagnie avec moi-même ? autant que ce soit en bonne compagnie. Aurais-je la force morale de supporter les aléas du chemin, la pluie, la chaleur ou le froid ? Ou encore mes baisses de moral et toutes ces peurs qui me tétanisent, peur de l’agression par exemple. Mon projet paraît incompris, ceux à qui j’en parle me disent souvent « Tu pars sans ton mari ? Tu pars vraiment toute seule ?… Tu n’as pas peur de marcher toute seule ? C’est dangereux ! Tu n’as pas peur de t’ennuyer ? ». Je m’inscris à des cours de self-défense au féminin, car j’ai besoin de prendre confiance en moi. C’est normal d’avoir peur, la peur n’est pas forcement négative, c’est aussi un moyen d’avancer, de se surpasser. « Bats toi ou prends la fuite ». La peur révèle nos faiblesses, mais peut aussi ouvrir à l’illumination intérieure. Après ces différentes démarches, plus rien ne peut m’empêcher de partir.
Il me faut décider d’une date rapidement. Le printemps me paraît être une bonne saison, c’est le renouveau de la nature, les conditions météorologiques sont souvent meilleures, les jours sont plus longs. Comme je marche beaucoup l’hiver, au printemps je suis au mieux de ma condition physique. L’été, il fait trop chaud. A l’automne, la fatigue du travail de la saison touristique s’est accumulée, la gestion des chambres et tables d’hôtes nécessitant une bonne organisation. Pour cette première expérience de marche en solitaire, j’envisage de partir une dizaine de jours. Cela me semble bien : trop court pour sentir les effets de la marche, aux dires des personnes qui ont déjà fait le chemin de Compostelle, et assez long pour découvrir la marche en solitaire.
Partir de Tours est pour moi une évidence alors que beaucoup de pèlerins partent du Puy-en-Velay, le plus beau chemin dit-on ! C’est aussi le plus fréquenté. Mais je ne pars pas dans l’esprit de faire de la randonnée ni pour la beauté des paysages ! Il me semble qu’il y a autre chose à découvrir, même si je ne sais pas encore ce que c’est. J’entrevois une autre façon de me mettre en chemin. Je suis de plus en plus à l’aise lors des marches que je fais seule, et j’y prends plaisir. Cela me convainc que je peux partir seule. Si quelqu’un me propose « je pars avec toi », je lui répondrai que « je veux vivre cette expérience seule ».
Le chemin se serait-il imposé à moi de la même façon si Jean-Yves n’avait pas eu cet accident ? Bien d’autres questions me taraudent. Pourquoi partir à Compostelle ? Que vais-je y trouver ? Qui vais-je y rencontrer ? Partir pour chercher quoi ? Je pourrais faire mon chemin intérieur en restant chez moi, car nous sommes tous pèlerins sur cette terre. Certes, mais j’éprouve le besoin de cheminer vraiment, c’est un véritable tiraillement. C’est comme si quelqu’un me guidait, me prenait par la main pour m’emmener pas à pas.
Je marche et je marche encore, physiquement et aussi beaucoup dans ma tête… La marche devient une nécessité et un plaisir grandissant. J’ai en moi l’envie de toujours pousser plus loin mes découvertes.
Près de chez moi, j’emprunte des chemins que je ne connaissais pas. Je peux choisir ce chemin-ci ou ce chemin-là. Je vois les villages sous un autre angle. Et cela me donne l’impression d’être loin, ailleurs… Il y a toujours quelque chose à découvrir selon les saisons. C’est une nouvelle forme de liberté intérieure qui commence à naître en moi. Je peux dire qu’entre la forêt de Marchenoir et la Loire, d’Orléans à Tours, les chemins n’ont maintenant plus aucun secret.
Vient le moment de préparer mon sac. Avec l’expérience des vacances en vélo et les treks, je pense que ce sera facile. La règle d’or à observer est la même : emmener le minimum, faire le

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