Royaumes ennemis 3
181 pages
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Royaumes ennemis 3 , livre ebook

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Description

Treize ans ont passé depuis la fin des Magiciennes et la constitution de l’Empire des Steppes. La renommée du Cocon fait la fierté de ses fondateurs et de sa reine, Matricia. De jeunes élèves affluent de tous les territoires connus pour y suivre l’enseignement des êtres-papillons. Mais l’école, qui se veut une promesse de paix pour le monde, n’est pas exempte de rivalités.


Les héritiers à venir sont déchirés entre le poids des conflits passés et leurs propres aspirations. Et certains d’entre eux sont porteurs de magies dont ils sont les jouets plutôt que les maîtres. Ils n'ont pourtant pas d'autre choix que de s'unir, car le temps presse. Le rayonnement des rebelles est un cuisant revers pour la Ruche où Violette a instauré une nouvelle aristocratie et prépare une offensive de grande ampleur.


Après Les Magiciennes et Les Origines, Les Héritiers constitue le troisième et dernier volet du cycle des Royaumes Ennemis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782374539010
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Treize ans ont passé depuis la fin des Magiciennes et la constitution de l’Empire des Steppes. La renommée du Cocon fait la fierté de ses fondateurs et de sa reine, Matricia. De jeunes élèves affluent de tous les territoires connus pour y suivre l’enseignement des êtres-papillons. Mais l’école, qui se veut une promesse de paix pour le monde, n’est pas exempte de rivalités.
Les héritiers à venir sont déchirés entre le poids des conflits passés et leurs propres aspirations. Et certains d’entre eux sont porteurs de magies dont ils sont les jouets plutôt que les maîtres. Ils n'ont pourtant pas d'autre choix que de s'unir, car le temps presse. Le rayonnement des rebelles est un cuisant revers pour la Ruche où Violette a instauré une nouvelle aristocratie et prépare une offensive de grande ampleur.
Après Les Magiciennes et Les Origines, Les Héritiers constitue le troisième et dernier volet du cycle des Royaumes Ennemis.


***


Après plusieurs romans dans des univers de fantasy jeunesse et jeunes adultes, dont la trilogie Allia (1re parution en 2011 chez Oskar éditeur puis réédition en 2018 aux éditions du 38), Sylvie Kaufhold crée son premier univers adulte avec Royaumes Ennemis .
Originaire de Toulouse, professeur de français et d’arts plastiques en Allemagne où elle vit depuis plus de 20 ans, elle est aussi correctrice et traductrice pour les Éditions du 38.
ROYAUMES ENNEMIS
3 - Les Héritiers
Sylvie Kaufhold
Collection du Fou
LIVRE 1
1 – LE COCON
— Pousse-toi !
La jeune adolescente accompagna son injonction d’une poussée vigoureuse et son compagnon, pris par surprise, bascula en arrière, déclenchant les rires des autres élèves. Dzhan était peut-être le fils du seigneur de Tsetlaeg et l’héritier en titre du jeune Empire des Steppes, mais ici, au sein du Cocon, les enfants étaient tous égaux. Et Ayal n’était pas prête à le laisser s’étaler sur le banc qu’ils étaient contraints de partager pendant les cours techniques de Mitril.
— Ayal ! la gronda le maître en cachant autant que possible son envie de rire. Utilise des mots !
Son élève repoussa en soufflant la mèche rousse qui retombait toujours sur ses yeux moqueurs et haussa les épaules. Le courant qui gondolait les antennes de Mitril ne rendait pas ses reproches très crédibles et elle connaissait très bien sa faiblesse pour elle. Aussi n’hésita-t-elle pas à protester :
— J’utilise des mots. Je lui ai dit de se pousser.
— Certes, mais si tu adjoins le geste à la parole, celle-ci perd de son pacifisme. Il aurait fallu laisser à Dzhan une chance de réagir avant de le pousser, soupira Mitril.
Le vieux professeur avait déjà eu cette conversation plusieurs centaines de fois avec la fille d’Iridiane. Pourtant, comme avec sa mère, il ne parvenait jamais à lui en vouloir vraiment. Et ce pauvre Dhzan non plus, remarqua Mitril avec compassion. Le garçon, champion incontesté du cours de lutte à mains nues et de maniement de l’épée, aurait pu la rosser sans difficulté. De deux ans son aîné, il était bien plus fort et athlétique que cet agresseur poids plume qui venait de fêter ses douze ans. Il se contentait pourtant de la regarder en secouant la tête avec fatalisme, un demi-sourire aux lèvres.
Satisfaite du silence de Dzhan et souhaitant faire amende honorable, Ayal lui tendit une main pour l’aider à se relever. Le garçon accepta, mais au lieu de se redresser, il l’attira à lui d’un mouvement sec. Déséquilibrée, Ayal bascula par-dessus le banc, mais évita la chute en roulant sur elle-même dans une élégante pirouette. À nouveau sur ses pieds, elle jeta au traître un regard furibond par-dessus son épaule et lui tira la langue, provoquant l’hilarité redoublée des élèves et cette fois-ci du maître également.
Mais ce fut le regard réprobateur de Clic, le quatrième fils de Mitril et de Matricia, qui la ramena à la raison. Elle adorait l’enfant-papillon qui, à seulement six ans, grâce à la maturation accélérée de son espèce, la dépassait déjà en taille et en vivacité d’esprit. Ses longues antennes grésillèrent discrètement alors que ses yeux ronds effectuaient un double tour dans ses orbites excentrées. Cela suffit à raisonner Ayal qui adressa une excuse muette à Dzhan et s’assit sur le banc. Sage en apparence, elle se fit la promesse de l’affronter un jour prochain dans l’arène des prétendants.
Une fois le calme revenu et tous les élèves enfin prêts à travailler, Mitril put démarrer sa leçon sur les effets de la poudre noire.

*

De l’autre côté de la paroi de verre, dans le couloir de bois ciré, Lulaï et Matricia observaient la scène en souriant.
— Pauvre Mitril ! s’amusa la femme-papillon en regardant son compagnon rétablir l’ordre dans sa classe. Il a vraiment fort à faire avec Dzhan et Ayal.
— Oui, mais Clic a une très bonne influence sur Ayal, remarqua Lulaï.
— Il grandit bien, comme ses frères, acquiesça Matricia, tout en caressant avec tendresse son abdomen à nouveau rond.
Elle espérait régurgiter enfin une nouvelle matrice après ses quatre fils. Car si elle était encore jeune, son compagnon vieillissait vite comme tous ceux qui étaient nés de l’ancienne matrice. Le cycle de vie des nouveaux êtres-papillons semblait plus rapide que celui des humains, mais tout de même bien plus long que par le passé. Sans doute pour compenser le nombre bien plus bas des naissances. Quoiqu’il en fût, l’âge venant, l’activité électrique de Mitril s’affaiblissait rapidement. Ce serait probablement leur dernier enfant. Elle chassa cette pensée triste et demanda à sa compagne :
— Iridiane et Khazan étaient-ils aussi différents que leurs enfants ?
— Je ne sais que ce qu’Uhtrelian a bien voulu me raconter avant de nous quitter, répondit Lulaï. Je ne les ai pas connus jeunes. Mais si leurs caractères étaient très différents, ils se ressemblaient énormément par leur physique et se sentaient liés l’un à l’autre. Ils ne se sont jamais affrontés. Iridiane a choisi très tôt de devenir l’ombre protectrice de son cousin.
— À part leur rousseur, ces deux-là sont aussi différents qu’on puisse l’être, s’amusa Matricia en désignant les enfants à travers la vitre.
— Dzhan ressemble à sa mère autant qu’à Khazan, soupira l’ancienne rêveuse boréale.
Matricia sentit que c’était un point difficile à aborder pour l’épouse du seigneur de Tsetlaeg, qui, elle, n’avait pas pu concevoir en treize ans d’union. Pourtant jamais elle ne s’en était plainte, reportant toute son affection sur l’orphelin et sur sa propre demi-sœur, la jeune Zeĭzeĭ, venue des années plus tôt du royaume de Méri.
— Il a la peau dorée et les yeux sombres de sa mère, poursuivit-elle en se faisant violence, mais sa crinière rousse est indéniablement celle de son père.
— Quant à Ayal, elle est le parfait croisement entre la peau noire de Xilian et les cheveux de feu d’Iridiane, plaisanta Matricia pour la faire sourire. Un mélange détonnant pour une humaine ! Elle est presque aussi contrastée que certaines de nos matrices…
— Et ses yeux émeraude ajoutent encore à son personnage atypique, sourit Lulaï. Avec son caractère explosif, je doute qu’elle se contente de jouer les ombres le jour venu. Ces deux-là n’ont pas fini de s’affronter.
— La concurrence forme l’excellence, c’est mon avis de reine, la rassura Matricia. Ils trouveront bien un chemin qui leur conviendra et nous veillerons à ce qu’ils ne s’écharpent pas d’ici là.
Les deux femmes quittèrent les abords de la salle de technique alors que les premières explosions de poudre noire arrachaient des cris aussi effrayés que ravis aux élèves de Mitril. Tout en conversant, elles poursuivirent leur chemin dans le couloir circulaire de l’école. En haut du Cocon, les salles se succédaient, constituant un cercle autour de la pièce centrale, la seule dont la voûte de verre était ouverte sur le ciel. Des élèves plus âgés s’y entraînaient au vol. Leurs allées et venues rythmaient l’apprentissage du vrombissement de leurs ailes, naturelles ou mécaniques. Humains ou papillons, les élèves évoluaient ensemble, sans différenciation de race, sous le commandement d’une matrice adulte aux ailes d’un noir profond aux reflets mordorés. Lulaï reconnut Sca et la salua à travers la vitre. Matricia eut un mouvement de tête approbateur. En tant que reine du Cocon, mais également directrice de l’école, elle avait à cœur que tous ses professeurs soient en constante recherche d’excellence.
— Nous avons de nouvelles demandes venues de royaumes lointains, se réjouit-elle, heureuse de partager la bonne nouvelle avec son amie. Le rayonnement du Cocon est incontestable.
— Et il contribuera à la paix entre les territoires, souligna Lulaï. Si les dirigeants de demain étudient ensemble ici et maintenant, ils ne se feront pas la guerre.
— Espérons, soupira Matricia, moins sûre que sa compagne de la logique humaine, espérons…
2 – L’ORIENT
— Il y a treize ans, nous avions exactement la même vue sur Yakou. Rien n’a vraiment changé, soupira Iridiane. Les Lins t’ont peut-être juré leur fidélité, mais nous savons tous qu’ils rêvent de te détrôner.
La guerrière remonta sa lourde capuche et resserra le col en fourrure de son long manteau. Le froid était vif et une brume épaisse sortait des naseaux de son cheval. Elle flatta son encolure, enfonçant ses doigts dans le pelage d’hiver de l’animal. Il piaffa d’impatience. Son sabot ferré claqua contre le sol glacé où seuls quelques lichens bruns survivaient. Devant eux s’étendait à perte de vue le territoire austère des Lins, traversé de nombreux cours d’eau, tous gelés à cette période de l’année. Akmal, leur chef vieillissant, ennemi de toujours et vassal obligé, les attendait dans la cité des bords du lac Blanc.
Khazan échangea un regard complice avec sa cousine. Leur alliance ne s’était jamais démentie. Fidèle parmi les fidèles, la guerrière avait été de tous ses combats. Elle avait atteint la trentaine, mais ni les années ni la maternité ne l’avaient émoussée, même si quelques fils d’argent discrets se mêlaient déjà à sa chevelure de f

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