L Amour au temps de la prochaine révolution
146 pages
Français

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L'Amour au temps de la prochaine révolution , livre ebook

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Description

Nous sommes en 2100, la Révolution démographique a débuté seize ans auparavant. Depuis lors, chaque pays a l'obligation de réduire sa population des deux tiers en un siècle tout en étant libre d'appliquer la formule qui lui convient. Le monde est désormais divisé en deux groupes de pays : les Eugènes, qui appliquent un eugénisme pur et dur et les Randoms, dont le taux de natalité est réduit au moyen d'un tirage au sort des femmes en âge de procréer. Gaia et Adam vivent dans un pays de Randoms et Gaia fait partie des femmes auxquelles il est interdit d'avoir un enfant. Elle découvre qu'elle est enceinte en raison du dysfonctionnement d'une puce contraceptive. Dans ce nouveau monde où, coûte que coûte, il faut arriver à une réduction démographique permettant la survie de la Terre, de nombreuses mesures dictatoriales ont été adoptées. Dans ce contexte, vouloir un enfant malgré l'interdiction peut avoir des conséquences graves. Gaia est prête tout pour garder cet enfant, mais cela peut entraîner Adam dans une situation catastrophique pour lui, comme pour leurs amis qui sont prêts à les aider...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342153934
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Amour au temps de la prochaine révolution
Alice Chardenaud
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Amour au temps de la prochaine révolution
 
Gaia et Adam
En ce début d’année 2100, le soleil inondait déjà la chambre. Ce serait une autre journée trop douce et trop sèche pour la saison. Adam s’étira lentement et tendit le bras vers le corps nu de Gaia. Depuis plusieurs jours, il lui semblait que son corps avait changé. Sa main effleura sa taille et s’attarda sur ses seins devenus plus lourds. Adam sentit son sexe durcir, sa main se dirigea vers le pubis de Gaia qui, à demi éveillée, s’offrit à lui. Il la pénétra à grands coups de boutoir et attendit la montée de sa jouissance pour se laisser aller à son tour.
Leur appartement sur les hauteurs de Montmartre donnait sur une terrasse avec une vue panoramique sur le Sacré-Cœur, les toits de Paris et une forêt de tours futuristes dans le lointain. Tout l’immeuble avait été aménagé selon les principes d’optimisation écologique. Les générateurs solaires sur le toit suffisaient à fournir l’énergie nécessaire à l’ensemble des locataires, l’eau était recyclée et l’air purifié en permanence.
Adam se leva, se doucha rapidement. Dans la cuisine, il appuya sur une touche qui fit sortir un petit-déjeuner tout prêt, composé de jus d’orange, thé et biscuits nutritifs. Installé devant la magnifique vue qui s’offrait à lui, il mangea distraitement en pensant aux changements qu’il avait observés chez Gaia. Elle lui cachait quelque chose, maintenant il en était sûr.
Gaia resta encore un peu au lit, elle n’avait pas d’horaire fixe car elle s’adonnait à la reproduction de peintures. Adam alla déposer un baiser sur son front et sortit. Son transport était assuré par un véhicule léger sans chauffeur qui pouvait décoller à la verticale et se déplacer sans bruit au-dessus de la ville. Il descendit sur le toit de l’édifice où se trouvait son bureau, se dirigea d’un pas alerte vers son lieu de travail, une entreprise de création d’équipement de surveillance qui venait de commercialiser des drones furtifs, quasiment indétectables, dont l’utilisation était rigoureusement contrôlée par les services secrets et l’armée. Son identité fut reconnue instantanément grâce à une puce sous-cutanée et le sas de sécurité s’ouvrit devant lui
À ses moments perdus, Gaia s’était mise à faire des recherches généalogiques sur sa famille. Pour cela, il lui suffisait d’aller chercher les informations dans des registres numérisés et de transposer celles qui la concernaient vers une base de données personnelle. En procédant méthodiquement, elle allait de découverte en découverte. Quand Adam revenait en fin de journée, elle pouvait parler de ses déductions sur la vie de ses ancêtres.
Ses ancêtres n’étaient pas des enfants uniques mais depuis 2084, année de la Révolution démographique, la situation avait changé. C’est alors qu’il fut décidé, au cours de la fameuse Conférence sur la Surpopulation de Beijing, que le seul moyen efficace de préserver la planète était de réduire la population humaine de manière radicale.
La dernière révolution
On était en 2100 et on vivait selon les lois imposées partout dans le monde suite aux décisions prises seize ans auparavant, lors de la Conférence sur la Surpopulation de Beijing (BOC-2084 Beijing Overpopulation Conference), qui amorça ce qui fut communément appelé « La Révolution démographique ». La population mondiale avait alors atteint 14 milliards d’individus et la survie de la Terre passait obligatoirement par une réduction importante du nombre d’êtres humains. La gravité de la situation avait provoqué une prise de conscience et si les représentants de tous les pays étaient d’accord sur les principes, tous savaient également qu’ils avaient une obligation de résultat. Quelles que soient les décisions pour y parvenir, la tâche serait très difficile, leurs électeurs renâcleraient, beaucoup essaieraient de tricher.
Lors de la BOC-2084, les questions morales, religieuses, électoralistes avaient monopolisé une grande partie des débats. À cela s’ajoutaient des questions économiques et de souveraineté car certains, surtout dans les pays en développement, pensaient que cette obligation de réduire leur population sous le contrôle d’associations regroupant les pays les plus riches, n’était en fait qu’une façon de s’approprier leurs ressources. On exhuma un vieux texte de 1974 intitulé « Memorandum 200 », rédigé par le National Security Council des États-Unis sous la direction d’Henry Kissinger et adopté par Gerald Ford. Ce texte, qu’on avait longtemps oublié, puis tenu secret à cause de sa charge explosive, était accessible à tous. Déjà à cette époque, la constatation de l’augmentation de la population dans de nombreux pays, avait provoqué un questionnement sur la sécurité des États-Unis et de ses intérêts dans le monde. Les pays en voie de développement, qui avaient une démographie particulièrement dynamique, étaient plus visés que les autres pour les campagnes de stérilisation. Le but clairement avoué était que les USA puissent avoir accès aux richesses naturelles de ces pays. Dans la guerre pour les ressources, la fin justifiait les moyens.
Les tiraillements entre les représentants des pays dont le taux de natalité était faible et ceux dont la démographie semblait incontrôlable, malgré leur manque de ressources, avaient failli faire déraper la BOC-2084. On pointait du doigt ce « Memorandum 200 » des États-Unis, même si ce texte était ancien, en ajoutant que d’autres pays avaient un projet semblable. La théorie du complot avait de beaux jours devant elle.
Les insultes avaient fusé entre les partisans d’un eugénisme pur et dur et ceux qui préféraient un système de limitation des naissances basé sur le hasard comme un tirage au sort des parents potentiels. Ces derniers avaient rappelé que beaucoup de savants, de créateurs géniaux ne seraient pas nés s’il y avait eu une sélection prénatale.
Jusqu’en 2084, avoir autant d’enfants qu’on en voulait était un droit, qu’on soit riche ou pauvre, beau ou laid, intelligent ou déficient mental, en parfaite santé ou porteur de maladies génétiques. La stérilisation contrainte était encore à cette époque considérée comme un crime contre l’humanité même si certains pays y avaient eu recours, dont plusieurs qui se faisaient une très haute idée de la morale étatique. Les États-Unis, la Suède, le Danemark, le Japon, l’Inde avaient été parmi les premiers à utiliser la stérilisation forcée pour certaines catégories de leurs populations et l’eugénisme était un élément fondateur de l’Allemagne nazie. Si l’eugénisme étatique était encore très mal perçu, il était couramment pratiqué sur le plan individuel par des parents désirant un enfant parfait, avec le concours des plus grands médecins et des services sociaux.
Albert Einstein, qui était toujours considéré comme l’un des plus grands scientifiques de l’histoire, avait dit : « Les plus grandes épreuves auxquelles le Monde aura à faire face dans les années à venir seront la surpopulation, le manque de ressources, des pandémies de toutes sortes de maladies connues et nouvelles, des pollutions de toutes sortes. »
Effectivement, il y avait eu des guerres fratricides dont l’enjeu était le contrôle des ressources nécessaires à la vie et particulièrement de l’eau. Certains avaient gagné en espérance de vie au cours du siècle précédent, grâce à la vaccination et une meilleure hygiène, pendant que d’autres, nés au mauvais endroit, étaient sacrifiés, victimes des pénuries de nourriture et d’eau, des guerres, des épidémies, de la pollution. Quant aux espèces animales, sauf le moustique, la mouche tsé-tsé, le rat et quelques autres qui continuaient à proliférer grâce à leur faculté d’adaptation, beaucoup avaient disparu pour rejoindre les dinosaures dans les musées. La plupart des espèces qui avaient réussi à survivre devaient être protégées dans des réserves ou des zoos.
La Révolution démographique avait pour but de sauver l’espèce humaine, même si cela signifiait interdire à un grand nombre d’humains de se reproduire, et parallèlement de sauver le maximum d’espèces animales et végétales, donc mettre tout en œuvre pour favoriser leur reproduction. On demandait à tous les peuples de la Terre un acte d’abnégation afin que, dans le futur, l’espèce humaine puisse continuer à exister, quoiqu’en nombre plus réduit.
Il fallait, selon les termes de Michel Tarrier : « Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre. » Que ferait-on de l’instinct de reproduction, cette force mystérieuse qui avait permis aux humains comme aux espèces animales de continuer à vivre sur terre, parfois dans les conditions les plus précaires ? Comment choisirait-on ceux qui seraient interdits d’enfants ? Comment allait-on décider de qui aurait le droit de procréer ?
L’individualisme et les égoïsmes personnels qui avaient contribué à anéantir les révolutions de types marxiste, léniniste ou maoïste semblaient être les principaux obstacles à la mise en marche d’une véritable révolution démographique. Les progrès considérables de l’informatique, conjugués à ceux de la médecine, permettaient un contrôle à distance bien plus efficace que ce qui avait existé auparavant dans divers pays sous divers noms comme KGB, CIA, NSA, Stasi, DGSE, SCRS, Guoanbu. Ceux qui ne voyaient pas d’objection à un contrôle de chaque individu à chaque instant prétendaient qu’on n’a rien à craindre si on n’a rien à se reprocher, tandis q

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