Un cri dans le brouillard
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Un cri dans le brouillard , livre ebook

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Description

Londres, 1937 !


Alors que le Roi Georges VI reçoit au Palais de Buckingham les princes hindous venus assister à son couronnement, la ville est plongée sous un Fog encore plus épais que d’ordinaire.


Dans cette purée de pois, les policiers parviennent difficilement à contenir la cohorte de voitures se rendant à l’évènement.


Un vieil agent évoque avec un novice l’ancienne époque où, par un tel brouillard, il pourchassait Jack l’Éventreur : « C’est par des temps pareils que le fameux Jack l’Éventreur commettait ses crimes. On entendait soudain un cri, on courait, et le temps d’arriver, on butait dans un cadavre. »


Tout à coup retentit un cri dans le brouillard...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373476125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UN CRI DANS LE BROUILLARD
Roman policier
par Félix Léonnec
*1*
L eFog, ce brouillard épais, que les Londoniens appellent avec humour Purée de pois, venait de s'abattre brusquement sur la capitale a nglaise. La chose arrive assez souvent et les habitants s'y rés ignent sans trop murmurer ; mais, ce jour-là, ceux qui maudissaient leFogétaient nombreux.
Quelle malchance, en effet, pour les curieux avides de beaux spectacles : le roi recevait au palais de Buckingham, les princes h indous, venus assister à son couronnement.
Le peuple anglais est fanatique de tout ce qui touc he à l'Inde ; il a l'orgueil de cette colonie ; les habitués de toutes les cérém onies officielles étaient donc particulièrement nombreux. Hélas ! un roi ne comman de pas au brouillard pour remettre la cérémonie.
C e t t epurée de pois, particulièrement épaisse, empêchait de voir les costumes rutilants, les étalages de bijoux de ces r ois de Golconde, ainsi que les uniformes de hauts dignitaires et les somptueuses toilettes des dames.
De minute en minute, le brouillard augmentait d'int ensité, envahissant le Mall, le Parc Saint James, le Palais de Buckingham ; on ne se voyait pas à un pas et il fallait la science des policemen de la ci rculation pour suivre les voitures, dont les phares puissants réussissaient à peine à d onner un léger halo.
Les voitures n'allaient qu'à l'extrême ralenti, ave c des stationnements successifs. À un moment donné deux policemen placés l'un près de l'autre se mirent à bavarder sans même se voir : l'un Patrik, nouveau venu dans la police, l'autre Johny, vieux briscard qui racontait à son c ompagnon les événements les plus marquants de ses années de service.
— C'est par des temps pareils que le fameux Jack l' Éventreur commettait ses crimes. On entendait soudain un cri, on courait , et le temps d'arriver, on butait dans un cadavre.
— Goddem ! il me semble que si j'avais été dans la police à ce moment...
Mais Patrik n'eut pas le temps de dire ce qu'il aur ait fait, un cri de femme plein de terreur, plein d'angoisse, fit tressaillir les deux policemen et les précipita en avant.
D'autres personnes avaient également perçu ce cri, car on entendait des appels, des bruits de course dans la direction d'où il était parti. Il y eut de nombreux chocs dans le brouillard et bientôt une vi ngtaine de personnes étaient réunies autour des deux policemen, émettant les plu s folles hypothèses, pendant que Johny répétait à son jeune compagnon :
— J'avais votre âge au temps de Jack l'Éventreur, e t j'ai entendu un cri pareil.
Le cri d'angoisse avait glacé Patrik. Soudain, son pied rencontra un obstacle à terre et son émotion redoubla à ce contact mou ; il se baissa pourtant.
Fort heureusement, le brouillard intense empêcha de voir la pâleur mortelle répandue sur les traits du policeman, quand sa main rencontra un corps étendu à terre et qui semblait être celui d'une femme.
La foule maudit encore plus le brouillard qui l'emp êchait de voir le corps que la voix tremblante de Patrik venait de révéler, et l'émotion tourna à l'angoisse, quand la voix d'un spectateur hurla à peine à quatre mètres de là :
— Oh mon Dieu ! il y a un autre corps ici, celui d'un homme !
À ce moment, l'horloge de Saint-James sonna dix-sep t heures ; un frisson prolongé passa dans le groupe et Patrik plus mort q ue vif, ne put s'empêcher de murmurer à son camarade :
— Vous avez eu tort, Johny, d'évoquer Jack l'Éventr eur, son fantôme est peut-être revenu ?
Patrik était Irlandais et croyait aux fantômes, mai s Johny ne s'émouvait pas facilement, il jugea qu'une pareille affaire réclam ait la présence d'un supérieur et il siffla le signal de grande alarme, propre à rass embler autour de lui nombre de ses collègues.
Tâtonnements d'aveugles dans le néant, faits par de s gens ancrés dans la conviction que le ou les coupables avaient filé dès le coup fait. Tous les curieux qui les entouraient étaient d'inoffensifs citoyens, venus pour un spectacle ; dans les voitures qui avançaient toujours au grand ralen ti, il n'y avait que de hauts fonctionnaires, des dames en grande toilette ou des princes hindous, invités du roi.
Ce n'était pas parmi ces personnages qu'il fallait chercher un coupable, de plus, de leur voiture, ils n'avaient certainement r ien vu dans ce brouillard. Après une enquête rapide, le chef retourna donc vers le l ieu où avaient été transportées les victimes, et son premier soin fut de téléphoner à Scotland Yard pour demander d'urgence un coroner, un médecin et u n détective.
Les corps étaient étendus sur des tables et les age nts les entouraient ; on venait de s'apercevoir que les victimes n'étaient p as mortes, elles ne portaient en effet aucune blessure apparente.
L'homme, âgé de trente ans environ, était coiffé de la casquette des chauffeurs de grande maison ; la femme pouvait avoi r cinquante ans. Très distinguée, elle portait une luxueuse toilette de réception et de très beaux bijoux. Elle devait certainement aller à la fête du palais de Buckingham.
Mais comment supposer qu'une lady de cette classe p ut se rendre à pied à une réception royale ? Que signifiait ce chauffeur évanoui près d'elle ?
Si elle était en voiture, était-il possible qu'on p ût la frapper, elle et son chauffeur, jeter ensuite leur corps sur la chaussée et surtout faire disparaître l'auto de la file ininterrompue de véhicules, sans éveiller l'attention de très nombreux policemen ?
En attendant l'arrivée du détective, le chef interr ogea les personnes présentes : d'abord Patrik et Johny qui avaient don né le signal d'alarme et aidé à transporter les victimes.
Mais que pouvaient-ils dire, que pouvaient dire les autres témoins ? Sinon que l'opacité du brouillard était telle qu'ils ne v oyaient même pas leurs voisins. Ils expliquèrent seulement l'émotion, l'angoisse qu e leur avait causé ce cri de femme.
Ils furent priés d'attendre jusqu'à l'arrivée du co roner, ils acceptèrent sans récriminer, très fiers, au fond, d'être mêlés à cet te affaire qui semblait des plus mystérieuses.
Scotland Yard est une organisation modèle et méthod ique. À l'annonce d'un crime, tous les services intéressés se trouvent en même temps à l'endroit désigné pour la première enquête.
Un médecin arriva donc en même temps que le coroner et le détective. Celui-ci, nommé Woessel, était cité comme un as, propre à débrouiller les pistes les plus difficiles.
Immédiatement, le médecin s'efforça de tirer les vi ctimes de leur évanouissement, pendant que le détective entendait le rapport des policemen. Le praticien ne tarda pas à dire :
— Je crois pouvoir déclarer que ces gens sont sous l'influence d'un anesthésique inconnu et extrêmement puissant. Regar dez l'œil : l'opacité de la cornée, la contraction de la rétine, font supposer que cet état pourra durer plusieurs heures, peut-être même plusieurs jours, l a rigidité des membres est également un symptôme probant.
— Dommage, grogna le détective, il aurait pourtant été intéressant de savoir le nom de cette honorable lady et celui de ce pauvr e diable de chauffeur qui doit être probablement à son service... au fait, il y a peut-être moyen de le savoir ?
Se tournant alors vers le chef policeman, il ajouta :
— Je crois que le stationnement particulier réservé aux voitures des invités de la réception n'est pas loin d'ici ? Voulez-vous y aller et m'envoyer à tour de rôle les chauffeurs de grande maison, ils se connai ssent souvent entre eux.
Le
chef
policeman
s'empressa
d'obéir
et
bientôt
les
chauffeurs
commencèrent à défiler...
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