Le mystère « Lady Gordlay »
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Le mystère « Lady Gordlay » , livre ebook

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Description

Bill DISLEY, le reporter détective du « Star Express » est convié par Lady Gordlay à une soirée qu’elle organise.


Rien d’étonnant à cette invitation puisque Bill DISLEY connut Lady Gordlay quand elle était encore Bette Garcia, une célèbre actrice londonienne qu’il interviewa et avec qui il flirta un peu.


Mais Lady Gordlay compte surtout sur la présence du journaliste, car elle a reçu une lettre de menaces signée d’un As de Cœur, la prévenant qu’il allait y avoir du « sport » durant sa petite party.


Et, effectivement, alors que la fête bat son plein, les lumières s’éteignent, des cris retentissent et quatre hommes masqués surgissent, arme au poing...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070037447
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Une invitation

Bill ferma à demi les yeux, laissa passer entre ses lèvres un sifflement prolongé, puis, après un petit dodelinement de la tête, ouvrit à nouveau les paupières. Il reprit sur son bureau le petit bristol qui avait provoqué sa surprise ou sa joie, et il lut à nouveau :

« Lady Gordlay vous prie d'assister à la réception qui aura lieu eu son appartement de London Square, le 20 février, à partir de 21 heures. La tenue de soirée est de rigueur. »

Bill changea d'un geste bref l'inclinaison de son chapeau : de la position avant il alla prendre la position arrière, puis, se grattant le front d'un index énergique, il lut la lettre qui était jointe au carton :

« Cher Bill,
En souvenir d'une époque où je n'étais pas encore Lady Gordlay, je vous serais reconnaissante de vouloir bien assister à la réception à laquelle vous êtes invité, d'ailleurs, par la carte ci-jointe.
Vous allez peut-être me taxer d'égoïsme, Bill, lorsque je vous aurai appris que je ne vous invite pas pour le seul plaisir de vous voir figurer parmi mes invités.
En effet, je suis stupidement angoissée par une plaisanterie de mauvais goût qui m'a été faite avant-hier au sujet de cette réception.
Les cartes d'invitation sont parties depuis avant-hier ; il m'en restait quelques-unes à envoyer et j'étais en train de les rédiger, lorsqu'au courrier du matin, hier donc, je reçus, sous pli fermé, une de mes propres cartes, en dessous de laquelle était libellée la prédiction suivante :
Et vous auriez tort de n'y pas convoquer toute la gentry, charmante Lady Gordlay, car, nous vous prévenons aimablement, il y aura du « sport ! »
En dessous de cette annonce, figurait au dessin un as de cœur, sanglant, écarlate.
Vous vous moquerez sans doute, Bill, mais je suis inquiète.
Je reste persuadée d'ailleurs que cette soirée sera agréable, que rien d'imprévu ne viendra interrompre l'ordonnancement de cette réception, et c'est dans cet espoir que je vous dis bien amicalement : « À bientôt ! »

Bill reposa la lettre sur son bureau, siffla à nouveau et, s'allongeant un peu plus dans le fauteuil, inclina son chapeau sur ses yeux, avec l'intention bien évidente de sommeiller un tantinet pour songer un brin, ou même pour ne pas songer du tout.
Il ferma les yeux, évoqua Lady Gordlay, celle que le scripteur inconnu appelait la « charmante Lady Gordlay ».
Il la revit, telle qu'il l'avait connue, il y avait de cela cinq années, alors qu'elle n'était pas encore Lady Gordlay, mais Bette Garcia, la plus célèbre actrice londonienne, celle qui faisait s'exclamer les foules.
À l'époque, Bill débutait dans le journalisme et avait été chargé d'interviewer la célèbre actrice. Elle l'avait reçu avec une exquise simplicité, ils avaient bavardé et, au cours de la conversation, s'étaient aperçus qu'ils étaient tous deux natifs du même village. Ils étaient devenus par la suite d'excellents camarades, étaient sortis ensemble. Un flirt léger s'était ébauché entre eux ; mais Bill, garçon sage, ennemi de ce qu'il appelait « l'inutile souffrance », s'était ensuite efforcé de ne considérer Bette qu'en excellente camarade, uniquement, car, comme il se l'était dit maintes fois à l'époque, aux heures de spleen, « ce n'était pas une fille pour lui » !
Un an après, il s'avérait que Bill avait vu juste, car elle n'avait pu résister au désir de devenir « une Lady », en acceptant d'unir sa vie à celle de Lord Gordlay, héritier du nom, âgé de 30 années, qui, éperdument épris de la belle comédienne, n'avait pas hésité à faire une mésalliance.
Bill eut un mouvement d'épaules, ouvrit péniblement son œil droit, relut la lettre de Bette, se répéta que la plaisanterie était curieuse, mais qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il y eut « du sport » à la réception de Lady Gordlay.
Elle avait, à différentes reprises, réuni chez elle une sorte d'élite bien curieuse, car l'élite, vue par Bette, répartissait équitablement — au grand dam de Lord Gordlay, d'ailleurs — les célébrités du monde et celles des Arts.
Bill eut un sourire, murmura à mi-voix :
— Elle a toujours été si extraordinairement autoritaire ! d'une voix attendrie.
Ses réunions amusaient beaucoup le « Tout Londres », d'ailleurs, surtout le Londres compassé et mondain, qui n'avait pas tellement l'occasion de vivre dans l'originalité ou qui devait se cacher pour le faire.
Comme disait Lady Gordlay à son époux en frappant de son petit pied autoritaire les parquets moelleusement tapissés de son luxueux appartement :
— Votre monde est hypocrite, mon cher ! Je vous ai épousé, vous, mais pas vos traditions ! Permettez que je m'amuse !
Elle s'amusait !
C'était la plus Joyeuse Lady qu'on ait vu s'amuser de la sorte depuis moultes années. Mais quand les Ladies sont aussi ravissantes que Bette, on peut leur pardonner tant de choses !
(Réflexion intime de Bill), qui, se levant brusquement, posa son chapeau sur la table et, ouvrant la porte de son bureau, se dirigea rapidement dans le couloir pour ouvrir d'un geste rapide, sans frapper (enfreignant la recommandation expresse apposée en lettres grandes comme ça) une porte vitrée sur laquelle figurait, en noir sur blanc : « Rédacteur en chef ».
— C'est naturellement vous ! grogna « le patron » en fixant Bill d'un regard aigu.
— C'est naturellement moi, Bob ! fit Bill d'une voix suave, en s'asseyant sur le coin du bureau du chef.
Bob fixa Bill de bas en haut d'un œil critique, avec l'intention bien évidente de lâcher quelque chose de bien senti, puis, se maîtrisant, il se contenta de pousser un soupir, après lequel, d'une voix tranquille, il questionna :
— Et alors ?
— Bonjour ! d'abord !
— 'jour ! grogna Bob.
— Vous êtes de mauvaise humeur, ce matin ?
— On le serait à moins ! Le « Star Express » s'endort depuis quelque temps : pas de nouvelles sensationnelles à mettre sous la dent de nos lecteurs ! Vous vous rouillez, Bill Disley !
Bill émit un petit ricanement :
— Pensez-vous, chef ! Ça va changer à dater de ce soir !
Une lueur d'intérêt passa dans le regard du gros Bob :
— Que se passe-t-il ?
— Je vais à une soirée mondaine, Bob, mon gros ! Une réception chez Lady Gordlay !
— Vous vous foutez de mol ? rugit le « patron ».
Il haussa les épaules :
— Si vous n'êtes plus capable que de donner dans la rubrique mondaine, désormais !
Bill, péniblement, descendit du bureau où il était assis, puis dans une grimace :
— Vous avez raison, Bob, je me rouille, décidément !
Et, dans un petit sourire de biais :
— Mais ne perdez néanmoins pas confiance ! Il se pourrait que ma petite chronique mondaine de ce soir nous apporte quelque chose de sensationnel.
— Qu'est-ce que ça veut dire, Bill ?
Le jeune reporter posa un index obstiné sur ses lèvres, puis, d'une voix mystérieuse :
— Je ne vous dirai pas un mot de plus !
Il se dirigea vers la porte, eut un salut très digne, et fit de la main un geste ironique...
Bob le regarda disparaître avec un sourire navré.
II
Où Bill prend contact avec l'As de Cœur...
 
Bill, impeccable dans un habit de soirée, cigarette aux lèvres, s'inclina devant Lady Gordlay et, à voix basse, chuchota :
— Hello, Bette ! Comment ça va ?
Bette, ravissante dans une robe de satin vert émeraude qui la moulait impeccablement, éclatante sous le feu des joyaux qui la paraient (on prétendait qu'elle avait les plus beaux bijoux de toute l'Angleterre), le fixa d'un regard hésitant, et, d'une voix énervée :
— Ça va, Bill, ça va !
Et, jetant un rapide regard circulaire autour d'elle, elle glissa rapidement :
— J'ai reçu un deuxième avertissement !
Bill eut un geste désinvolte et, avec un sourire léger, affirma :
— Enfantillages !
Elle eut un geste irrité :
— Je voudrais bien !
...

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