Le meurtre du quartier chinois
55 pages
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Le meurtre du quartier chinois , livre ebook

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Description

Jeff, l’ami du reporter Bill DISLEY, s’arrête dans un bouge du quartier chinois afin d’étancher sa soif.


Alors qu’il se demande où il a déjà vu son voisin de zinc, le quidam reçoit un couteau entre les deux omoplates et s’écroule, mort.


L’arme porte le signe de Jack-le-Borgne, une espèce de justicier qui n’avait plus fait parler de lui depuis des années.


Bill DISLEY, flairant le bon papier, va chercher à découvrir l’identité de Jack-le-Borgne en remontant le fil d’un drame dans lequel le défunt a été cité quelques mois auparavant...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070031506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
L'appel de la soif
 
Le crépuscule était là.
La lueur falote tombait, indécise, des réverbères dont la lumière trouble émanait du brouillard comme autant de lunes fantastiques. Impossible de distinguer un pied de bec de gaz d'un humain, dans cette purée de pois épaisse, gluante, qui vous collait à la peau.
C'est avec un curieux soupir de soulagement que Jeff poussa la porte du « pub ». Il aspira avec béatitude l'odeur indécise et forte qui émanait des vêtements mouillés, de la fumée des cigarettes et de l'alcool qui était bu dans le débit avec une rare abondance.
Un de ces endroits « pour mauvais garçons » qui allaient droit au cœur de Jeff en lui rappelant un passé proche et cependant si loin de lui désormais.
Jeff poussa un soupir, commanda un double whisky en s'accoudant au bar. Il alla chercher une cigarette froissée dans le fond de la poche de sa gabardine, la redressa avec des yeux mécontents, la colla dans le coin de ses lèvres, l'alluma consciencieusement.
Il redressa la tête avec une certaine fierté qui ne manquait pas de morgue. Ses regards couraient sur les visages des hommes attablés là, et il songea, avec un sentiment particulièrement aigu, qu'il était désormais un homme comme tous les autres, un de ceux sur lesquels ne pèse pas le glaive constant de Scotland Yard.
Jeff, garde du corps et bonne à tout faire du journaliste-détective le plus célèbre d'Angleterre, avait pleinement conscience de sa résurrection...
Il se demanda, avec un sourire frémissant, combien, parmi les buveurs attablés là, pouvaient éprouver un sentiment de sécurité, et son regard s'arrêta sur l'homme accoudé à ses côtés au bar.
Il avait vaguement rencontré, dans un passé maintenant nébuleux, la physionomie famélique de ce grand gars dégingandé, et ce, dans des circonstances vaguement sensationnelles. Mais où, quand et comment ?
L'homme était très grand, très maigre, quasi squelettique, avec un visage marqué de rides profondes. La bouche avait un pli amer. Les vêtements dont il était vêtu flottaient autour de lui, sa casquette à visière était rabattue sur le côté. L'homme, lointain et désenchanté, adressait de temps à autre un mot, un bout de phrase, une interjection à un individu assis à ses côtés.
Jeff se demanda ce que Bill penserait de leur attitude à tous deux. Étaient-ils ensemble, attendaient-ils quelqu'un ?
Jeff se gratta le front en marmottant qu'il était décidément bien pénible de n'être pas psychologue.
Il nota en un coup d'œil rapide que le compagnon de l'homme qui l'intriguait venait de jeter un regard à sa montre. Ses yeux, vaguement inquiets, essayaient de percer l'ombre du dehors au travers d'une vitre mirifiquement constellée de crottes de mouches. Mais les mouches n'étaient pour rien dans l'impossibilité de vision sur cette nuit tombante. Le brouillard fumait au-dehors en lambeaux étirés et grandioses, c'est tout ce que l'on pouvait percevoir de la vie extérieure.
De nouveau, il fixa sa montre, puis se détourna lentement vers la porte. Il parla alors à son compagnon qui détourna lentement le buste pour approcher son oreille.
Et c'est alors que Jeff, dans une secousse, entendit le sifflement. Cela fit : « Tzziii » . Un éclair. Il y eut deux cris et un râle... Et Jeff, nettement effaré, vit l'homme qui l'intriguait s'abattre avec une grimace assez ridicule, les bras en avant.
Il avait bel et bien, entre les omoplates, un poignard enfoncé d'une terrible manière. Jeff recula d'un pas, puis, s'avançant, constata que la porte s'était ouverte, puis refermée. Bien que les facultés intellectuelles de Jeff ne fussent pas développées extraordinairement, il se dit que l'homme avait été visé du dehors, par la porte entrouverte, et que bien malin serait celui qui pourrait courir après son assassin.
Combien, parmi les consommateurs de ce bar interlope, combien pouvaient avoir une idée assez vague de la façon dont ça s'était passé ? Seul Jeff était prêt à jurer que le compagnon de l'homme qui gisait à terre avait paru désigner ce cadavre ambulant aux coups d'un assassin fantôme.
En effet, pourquoi cette inquiétude vers sa montre-bracelet, pourquoi tenter de percer la nuit, pourquoi, après ce regard vers la porte, cet appel à l'homme qui s'était détourné, tout exprès, semble-t-il, pour tendre son dos au poignard ?...
Ces réflexions assaillirent Jeff en quelques secondes...
Maintenant, penché sur le corps de celui dont le visage l'avait obsédé durant quelques instants, il examinait d'un œil critique le poignard, les bras étendus au bout desquels de longues mains douloureuses avaient cessé de s'agiter.
Un groupe entourait l'homme. Et le barman, affolé, proposa :
— Il faut retirer le poignard.
Jeff, qui avait désormais une certaine connaissance de la chose policière, fit non de la tête et, de son énorme voix grasseyante, lâcha :
— Vaut mieux qu'il reste comme ça, s'il a une chance de s'en tirer, on doit laisser le poignard dans la plaie. Ça ferait hémorragie...
Il haussa les épaules, se pencha vers l'homme, puis, se relevant, énonça d'une voix sentencieuse :
— Et puis, dans le fond, ça n'a pas d'importance, ce gars-là est impeccablement mort.
Il fit, d'un coup d'œil rapide, le tour du groupe figé dans une attitude effarée et légèrement angoissée, et dit encore :
— Faut prévenir la police.
Sa phrase eut un résultat semblable à celui qu'on peut constater dans un champ de maïs lorsque les sauterelles ont passé. Trois minutes plus tard, il ne restait plus, dans ce bar sordide du quartier chinois, que trois individus.
Et l'un des trois, livide, désignant le poignard d'un index hystérique, hurlait :
— Regardez sur le manche, regardez...
Jeff eut un haussement d'épaules exaspéré :
— Qu'est-ce qu'il y a ?
—...

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