Riel
43 pages
Français

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Description

D’abord publiée en 1886 sept mois après la pendaison de Louis Riel, ce drame historique est composé d’une double intrigue : la révolte des Métis du Nord-Ouest dirigée par Louis Riel et le drame de la petite Indienne Kaïra.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 1
EAN13 9782896118595
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

R I E L
Les ditions des Plaines remercient chaleureusement le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts du Manitoba pour l appui financier apport la publication de cet ouvrage.
dition originale: Montr al, L tendard, 1886.
ISBN 0-920944-48-5 1. Riel, Louis, 1844-1885 - Th tre. 1. Parage, E. 11. Titre. PS8453.A94R5 1984 C842 .4 C85-091000-5 PQ3919.B39R5 1984
Directeurs: Georges Damphousse et Annette Saint-Pierre
D p t l gal la Biblioth que Nationale d Ottawa 4 e trimestre 1984
Charles Bayer et E. Parage
R I E L

Les ditions des Plaines C.P. 123
Saint-Boniface, Manitoba R2H 3B4
DRAME HISTORIQUE
Prologue
1 er Tableau
Le fort Prince-de-Galles au Nord-Ouest en 1873.
Le Rapt
1 er Acte
2 e Tableau
Le camp des Pieds-Noirs au lac aux Canards en 1885.
L insurrection
2 e Acte
3 e Tableau
La bataille de Batoche.
La Trahison
3 e Acte
4 e Tableau
La prison de R gina.
Un martyr
4 e Acte
5 e Tableau
La tribu des Pieds-Noirs.
La justice de Dieu.
PERSONNAGES DU DRAME LOUIS RIEL chef de l insurrection GEORGE MACKNAVE commissaire du gouvernement GEORGES FRANCOEUR journaliste am ricain GABRIEL DUMONT lieutenant de Riel STEWARD journaliste anglais LA NUEE E-ORAGEUSE chef indian NOLLIN secr taire de Riel LE LIEUTENANT RICHARDSON parlementaire du g n ral Middleton UN SOLDAT de service au fort Prince-de-Galles LE SH RIF CHAPLEAU de la prison de R gina LE BOURREAU personnage muet ELISABETH MACKNAVE femme du commissaire du gouvernement NELLY sa fille, enfant de cinq ans KA RA la m me, douze ans plus tard TAKOUAGA nourrice de Nelly
GUERRIERS peaux-rouges et m tis - TRAPPEURS - SOLDATS ANGLAIS, etc.
La sc ne se passe au Nord-Ouest.
PREMIER TABLEAU
PROLOGUE
Le fort Prince-de-Galles.
Le rapt
La sc ne repr sente un salon du Fort; - des panoplies, des fourrures, des cornes d orignal tapissent les murailles. Porte au fond; droite, deux portes donnant acc s aux chambres coucher d lisabeth et de Takouaga; gauche, au fond, une fen tre et sur le premier plan, une petite porte de sortie. Il fait nuit.
SC NE I
lisabeth
En peignoir blanc et demi-couch e sur un divan. Un cri lugubre et prolong se fait entendre au loin.
LISABETH, tressaillant - Toujours ce cri lugubre qui me glace le sang et me met la mort dans l meL . . Voil bient t un mois qu il trouble le silence des nuits!. . . De quel malheur est-il le fun bre pr sage?. . . Que le jour tarde para tre!. . . (Apr s un soupir.) Allons, essayons de dormir. . . Les songes affreux qui troublent mon sommeil, valent encore mieux que des r alit s. . . (Cri lugubre au loin.) Encore? ah! j en deviendrai folle! (Nouveau cri prolong .) Ce cri!. . . toujours ce cri!. . .(Elle se l ve effray e.) Ne serait-ce pas le cri de ralliement des Indiens?. . . des Pieds-Noirs, dont le Gouvernement vient d acheter le territoire la Compagnie de la Baie d Hudson?. . . J en ai comme un pressentiment. Pourquoi le Gouvernement veut-il s obstiner demeurer sourd leurs plaintes?. . . Pourquoi vouloir leur enlever cette terre o ils sont n s o dorment leurs anc tres!. . .Quelle terrible vengeance ces guerriers m ditent-ils contre nous?. . . Peut- tre qu cette heure ils se pr parent attaquer le Fort, nous massacrer sans piti . . . et ma fille!. . . (Elle tombe genoux.) Seigneur! si ce malheur doit arriver, prenez ma vie, mais pargnez les jours de mon enfant. (Nouveau cri lugubre.) Ah! moi.
SC NE II
Takouaga, lisabeth
TAKOUAGA, entrant pr cipitamment - La ma tresse a appel son secours?. . . qu y a-t-il?. . . quel danger la menace?
LISABETH, se remettant de sa frayeur - Rien, Takouaga. . . un r ve, un r ve affreux. . .j ai eu peur. . . ces r ves sont absurdes.
TAKOUAGA - Le Grand-Esprit se sert souvent des r ves pour parler aux hommes.
LISABETH - Superstitieuse! Quelle heure est-il?
TAKOUAGA - Trois fois d j l oiseau qui annonce le lever du soleil a fait entendre son chant.
LISABETH - Ouvre ces rideaux. (Takouaga ob it.) Maintenant, va me chercher ma fille. (Takouaga sort. H fait jour.)
SC NE III
lisabeth
LISABETH, va la fen tre et regarde dans la plaine d un air anxieux - Il fait jour enfin!. . . Quelle affreuse nuit!. . .Rien!. . . Rien sur la plaine. . . nulle trace d indiens aux alentours!. . . Je me suis effray e sans raison. . . Non! pourtant. . . Ce cri lugubre, qui r sonne encore mon oreille. . . La lumi re du jour me donne du courage. . . Comme la nature est belle, clair e aux premiers feux du soleil!. . . Comme tout est calme et tranquille dans cette riante vall e. . . et cependant mon coeur bat plus fort qu l ordinaire. . . Pourquoi donc! (Apercevant sa fille.) Ah! ma fille!
SC NE IV
lisabeth, Nelly, Takouaga
NELLY - Bonjour, maman!
LISABETH - Bonjour, Nelly. As-tu bien dormi, ma ch rie?
NELLY - Oh! oui, maman!. . . J ai fait un r ve. . . Oh! un r ve!. . . Un beau r ve!. . .
LISABETH - Voyons, conte-moi cela.
NELLY - J ai r v que tu tais au ciel, l -haut, bien haut, bien haut!. . . assise aupr s du bon Dieu. Tu avais une belle robe blanche, mais l , belle, belle!. . . Tu me souriais et tu m envoyais des baisers, comme a, tiens. . . (Elle envoie des baisers.)
LISABETH, part - Ciel! serait-ce un avertissement?. . . Allons, d cid ment, cette superstitieuse Takouaga m a troubl l esprit.
NELLY - Maman, quand est-ce que papa va revenir?. . . Voil d j bien longtemps qu il est parti.
LISABETH - Tu sais bien que ton p re est all Ottawa, o l appelaient les devoirs de sa charge.
NELLY - Quelle charge, maman?
LISABETH - Celle de gouverneur du fort. C est bien loin d ici, Ottawa; mais je pense qu il reviendra bient t.
NELLY - Mais, pourquoi papa a-t-il t si loin?
LISABETH - Ma ch re petite, je te dirai cela plus tard.
NELLY - Non, non, tout de suite.
LISABETH - Tu ne comprendrais pas.
NELLY - Si, si, je veux, moi; pourquoi faire?. . .
LISABETH - Eh! bien, ma ch rie, il est all exposer au Gouvernement les souffrances des Indiens et des M tis; il est all l -bas parler de leur mis re, d montrer la n cessit qu il y a de venir en aide tous ces pauvres gens qui meurent de froid et de faim.
NELLY - Ah!
LISABETH - Et qui ont des petites filles, comme toi, qui pleurent, et qui sont malheureuses. Ces pauvres Indiens, tous ces M tis ont t chass s de leurs terres, o il y avait du gibier en abondance. . . Ici, ils ne peuvent plus en trouver, et les voil sans ressources et sans pain. . . (On entend un bruit de pas; lisabeth aper oit MacKnave.)
SC NE V
Les m mes, MacKnave
MACKNAVE, est entr par le fond; il a cout les derni res paroles d lisabeth - Vous tes en veine de sensiblerie, ce qu il para t.
NELLY, courant son p re - Papa!. . .(MacKnave l enl ve brusquement, l embrasse et la pose terre. Nelly, effray e, se r fugie aupr s de sa m re.)
LISABETH, faisant un mouvement vers lui - Toi, mon ami, que je suis heureuse de te revoir!. . . as-tu r ussi dans ta d marche aupr s du Gouvernement.
MACKNAVE - Au-del de mes esp rances; seulement pas dans le sens que tu crois.
LISABETH - Et comment?
MACKNAVE - Cette race rouge est maudite. . . Rebelle toute civilisation, son amour de la libert l emp che d accepter aucune loi. Elle est un danger permanent pour la soci t . C est une race condamn e dispara tre.
LISABETH - Que dis-tu?
MACKNAVE - En exag rant la situation, j ai montr au Gouvernement ces Indiens, les armes la main, pr ts se ruer sur nous, promener la torche incendiaire dans nos champs, suspendre leurs ceintures le scalp sanglant de nos colons.
LISABETH - Comment?. . . Mais cela est faux!. . .
MACKNAVE - Qu importe!. . . Enfin, j ai obtenu carte blanche, libert pleine et enti re pour traiter ces mis rables comme ils le m ritent.
LISABETH - Et que comptes-tu faire?
MACKNAVE - Ce que je compte faire?. . . C est bien simple; tablir de larges impositions de fourrures. . . les affamer pour les forcer acheter dans nos comptoirs des prix fabuleux un peu de lard pourri, qui les emp chera de mourir de faim. Vous voyez, Milady, les immenses b n fices que je retire de ma politique.
LISABETH, suppliante - Ah! George, ayez piti de ces pauvres gens, qui sont nos fr res.
MACKNAVE - Eux?. . . des chiens!
LISABETH - George, Dieu nous punira.
MACKNAVE, ricanant - Il nous en saura gr , au contraire.
TAKOUAGA, intervenant - La ma tresse a raison. Le ma tre a d j commenc attirer sur lui la col re du Grand- Esprit. . . qu il prenne garde!
MACKNAVE, avec col re - Hol ! vieille sorci re, que veux- tu dire?. . . Parle ou gare le fouet.
TAKOUAGA - Takouaga ne craint ni le fouet, ni la col re du ma tre; s il lui plaisait que sa langue rest t muette, le fouet du ma tre ne la forcerait pas parler.
MACKNAVE, part - Elle me cache quelque chose. . .
TAKOUAGA - Mais (se reprenant) je n ai rien vous dire.
MACKNAVE, haut - J ai t trop vif, Takouaga; parle; que sais-tu?
TAKOUAGA - Eh bien, depuis deux lunes, mes fr res, les Indiens Pieds-Noirs, se r unissent, sur la montagne des Pins; ils attendent le retour du ma tre en chantant leurs chants guerriers. Des nouvelles que tu leur apportes d pend la paix ou la guerre.
MACKNAVE, vivement - Comment sais-tu cela?
TAKOUAGA - Par mon fils, l Esprit-Errant.
MACKNAVE - Va dire ton fils, pour qu il le r p te sa tribu, que le gouverneur MacKnave m prise les Peaux- Rouges et les Sang-M l ; que tous ces chiens r unis ne l effrayeront pas avec leurs aboiements.
TAKOUAGA - Le ma tre ne tiendrait pas un pareil langage, s il savait le nom de celui qui prot ge mes fr res, de celui qui est appel les conduire dans le sentier de la guerre.

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