LE LAMYFORTAIN

Beamngar Ousman Sadé

Description

La nouvelle d’une vendeuse de charme à son corps défendant, parce qu’orpheline à dix -huit ans, elle n’avait pas d’autre choix que le marché MOKOLO. Le sexe est aussi présent dans ce plat de vengeance servi à chaud à un cadet qui s’envoyait chaque nuit l’épouse de son grand - frère. « La Paye » met en exergue les agissements tyranniques et cruels de Bourma, membre d’une gente militaire au pouvoir et nommé Commissaire de Police, tandis que Le Lamyfortain » (qui donne le titre à ce recueil) est la pérégrination d’un Lamyfortain qui a vécu avec des fortunes diverses, les régimes politiques qui se sont succédé au Tchad depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Quant à « Nos urgences », c’est une dénonciation crue d’un système sanitaire qui sème la mort et la désolation par le mauvais accueil du personnel soignant, tandis alors que « Pour une Poche de Sang » (qui clôt le recueil) lève un voile sur la baisse du niveau scolaire et la vie miséreuse des maitres communautaires. Mais au passage, on lira avec avidité les nouvelles dénonçant l’escroquerie des Eglises du réveil qui pullulent au Tchad et qui abusent des esprits faibles (Le Dernier Miracle) ainsi « Le parrain » s’insurge contre l’initiation traditionnelle et ses travers.

Sujets

• roman
• Littérature africaine
• Histoire
• Afrique
• Littérature Africaine
• Littérature africaine
• Tchad

Informations

• Publié par: Toumai Editions
• Date de parution: 01 mars 2024
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782376702658
• Langue: Français

Extrait

LE LAMYFORTAIN

Nouvelles

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Beamngar Ousman Sadé

LE LAMYFORTAIN

Nouvelles

Editions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents 3

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Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél : [phone] E-mail : [e-mail]

ISBN : 978-2-37670-265-8

Première publication aux Éditions Toumaï en mars 2024 5

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Un charme ravageur Niniétait d’une beauté époustouflante. Aucun homme ne résistait à contempler ce splendide corps et à saliver goulûment. Au demeurant, l’Architecte suprême avait fait montre d’une dextérité et d’une patienceinouïe en sculptant cet être. Elle était belle, mais alors très belle ! Et elle en jouissait, pleinement.

Dès son jeune âge, ses parents lui avaient inculqué, sans discontinuer et sans se lasser,qu’elle était angéliquement belle et qu’aucun être humain sur cette vieille planète, n’arrivait à son registre. Ainsi, elle parlait peu aux gens, estimant damer le pion à l’espèce humaine.

De taille moyenne, svelte, un visage aux traits réguliers, une bouche voluptueuse finement ourlée de lèvres charnues, des yeux délicatement enjolivés de longs cils, Nini faisait des hommes ses pâtures avérées. Un magnétisme concupiscent s’exhalait d’elle et les courtisans saignaientdes quatre veines pour accéder à ses bonnes grâces, somme toute, dévastatrices.

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Avec Nini, tout se payait rubis sur ongle. Aussi, du haut de son piédestal, congédiait-elle tout amant fauché, sans une once de remords et avec un sourire sans âme.

Larmes et jérémiades avaient jalonné ses parcours idylliques. Cette beauté incendiaire s’avérait bien létale car lesse victimes comptaient par dizaine, par vingtaine, lors des reflux amoureux.

Ayant emménagé récemment dans un quartier populaire de la ville, Nini avait pignon sur rue. Ce récent séjour était affligeant pour de paisibles ménages. La quiétude du ghetto survivait difficilement aux affres ravageuses de l’almée,Nini. Les femmes mariées n’avaient que de larmes et soupirs comme compagnes de jour car les époux avaient remis aux calendes grecques leurs obligations conjugales pour Nini qui leur coûtait très, très cher. Tout le quartier en avait pour son grade.

La dernière hostie de Nini était indubitablement Nelem dont le mari croupissait en geôle pour avoir goûté aux délices onéreux de Nini. Nelem était autantl’antonyme deNini que la nuitl’était du jour. Rien,absolument rien n’abouchait ces deux êtres antithétiques. Fatalement, l’époux avait donné libre cours à ses fantasmes adultères et était tombé sous le couperet câlin, surtout vénal de Nini en perdant ses plumes, pour de sévères malversations financières, dans son service, une prestigieuse société commerciale de la place. Nelem en fit les frais et devint somme toute, la dernière tête de Turc collatérale, durant ces moments exécrables.

Agée d’une trentaine d’années, Nelem, replète, noire d’ébène, au caractère bien trempé, était à sa quatrième maternité quand survint Nini dans sa vie. Sans fard, ni artifices ostensibles, elle ne s’était jamais imaginé tomber dans ce précipice finement

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