Le temps bouge La Terre passe

Bernard Pozier

Description

Le temps bouge La Terre passe, le nouveau recueil de poésie de Bernard Pozier, présente l’Homme tel qu’en lui-même, comme individu se questionnant sur sa vie et sur le monde : un être pris entre micro et macro (« …Comme des fourmis dans le désert de l’avenir »); entre ce qu’il maitrise et ce qu’il ne maitrise pas; entre l’univers qu’il a devant lui et celui qui est à l’intérieur de lui… Et peut-être, suggère le poète, est-ce uniquement, simplement l’amour qui a la capacité de donner un sens à ce qui parait ne pas en avoir.

Sujets

• Poetry

Informations

• Publié par: Écrits des forges
• Date de parution: 30 mars 2023
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782896455096
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

BERNARD POZIER

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LE TEMPS BOUGE LA TERRE PASSE

Les Écrits des Forges, fondés par Gatien Lapointe en 1971, bénéficient de l’ap- pui financier du Conseil des Arts du Canada et de la Société de Développement des Entreprises Culturelles du Québec (SODEC). Les Écrits des Forges recon- naissent également l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entre- mise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour leurs activités d’édition.

L’UQTR, qui a collaboré avec Gatien Lapointe à la fondation des Écrits des Forges, demeure encore aujourd’hui un partenaire important qui nous permet de donner la voix aux poètes d’ici et de partout.

Photographie de l’auteur :Porfirio Munguía Barragan

En couverture :© 3D maker — Fotolia.com

Dépôt légal : troisième trimestre 2013 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN : Écrits des Forges : 978-2-89645-249-1

© 2013, Écrits des Forges 992-A, rue Royale Trois-Rivières (Québec) G9A 4H9 Téléphone : 819 840-8492 Courrier électronique : [e-mail] Site Internet : www.ecritsdesforges.com

En librairie : Diffusion Prologue 1650, boul. Lionel-Bertrand Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Courrier électronique : [e-mail]

En Europe : Écrits des Forges 47, avenue Mathurin Moreau 75019 Paris (France)

BERNARD POZIER

Le temps bouge La Terre passe

FAiLLES HUMAiNES

LE TESTAMENT PERMANENT

On l’avait créé Homme Semé dans le paradis de la Terre De sa côte l’on aurait tiré Son parfait complément Puis il aurait pris conscience De sa nudité De la faute De la honte On ne sait trop comment Et ses fils se sont entretués Ils se sont multipliés aussi Avec des femmes de d’autres pays Qui n’existaient pourtant pas Ils sont devenus des dizaines et des centaines Des milliers des millions des milliards Toujours pourtant assez différents Pour se haïr se battre Tuer et mourir Partout et toujours Pourtant Le seul vrai pays de l’Homme Devrait fièrement arborer Un seul souverain Drapeau blanc

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ÉTERNELLEMENT LA GUERRE

Par exemple

Sur un rectangle immaculé Deux fins triangles azuréens S’embrassent en étoiles à six branches

Sur un autre triangle blanc S’alignent le noir et le vert À la droite d’un triangle rouge

Que sont donc ces signes étranges Et quel serait leur mystérieux langage À qui appartiennent-ils vraiment

De chaque côté d’une ligne imaginaire On les brandit comme dans une sorte de jeu Mais personne n’a l’air d’y prendre grand plaisir

Depuis je crois l’aube des temps Depuis bien avant l’Ancien Testament On se dispute ce bord de plage Mais ce n’est pas pour les vacances

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La terre là plus qu’ailleurs Serait sacrée paraît-il Mais pour qui vraiment Et dans quelle langue

Pour quel dieu donc la revendiquer Comment la mériter Comment la gagner la garder

On se lance tantôt des pierres Tantôt des bombes Tandis que les puissants palabrent

Deux peuples de guerriers S’enlisent dans une bataille d’éternité À en oublier l’origine

Ailleurs on en parle de temps en temps Cela alimente les nouvelles Et détourne de nos propres tourments

Car dans cette bande de territoire On meurt bien plus facilement qu’autre part À tout bout de champ

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À tout bout de fusil À tout bout de canon À tout bout de religion

Jusqu’au bout de qui Jusqu’au bout de quoi Jusqu’au bout de l’Homme

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QUELLE COULEUR

De quel ton le fer quand il chauffe si cru Au sein même de la plaie où se fondent unanimes Et la douleur et la barbarie Et la complète palette de la honte du souffrir et du sang

De quelle teinte ce maillot antagoniste atavique De la haine du péril et de l’élimination De la lutte de la victoire et du dédain Quand superbe monte aux joues la passion

Dans quelle nuance les alarmes les paniques Les urgences de mal de violence et de feu Les véhicules fous et véloces et criants Dans les artères lâchés lousses et fringants

De quelle eau la couleur de la faute Soulignée dans le noir ou le bleu inédits En travail en le naître des mots Vers des versions insoupçonnées

Et ta bouche qui bouge en raccourci vers la mienne si pâle

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