L Ange
45 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Ange , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
45 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tom Burgler, le plus audacieux chef de gang que le monde anglo-saxon eût jamais produit, n’aurait pas dû s’attaquer à Edward Warency, un redoutable cambrioleur surnommé « L’Ange ».


Séduire et lui ravir sa délicieuse compagne, Diana Deel, ne lui avait pas suffi, il avait, en plus, mis la main sur la collection de joyaux de Lady Hartfall que le jeune homme convoitait.


Mais quand on provoque Edward Warency, ce dernier est capable de traverser les continents, d’affronter les balles, les trahisons et même la police de son pays pour obtenir vengeance... À moins que « L’Ange » n’ait une autre idée derrière la tête...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070038529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'ANGE

Par
Paul TOSSEL
PREMIÈRE PARTIE
 
Sawsnake examinait un par un les voyageurs qui sortaient de la gare. Une ampoule camouflée dans les règles de la défense passive teintait fugitivement les visages à hauteur du préposé aux tickets. Cette lueur lugubre suffisait à Sawsnake : elle avait le privilège de laisser dans une obscurité totale le renfoncement où il s'était posté. Des gens pressés et muets le frôlèrent sans découvrir sa présence pour se perdre dans l'épais black-out pesant sur la cité. Un visage jeune, d'une régularité touchant à la perfection, traversa le faisceau bleu. Sawsnake respira avec force, plongea la main droite dans la poche de son pardessus et quitta son poste de guet.
La nuit était froide ; quelques éclaircies dans le ciel de novembre permettaient à peine de distinguer une silhouette à dix pas. Sawsnake marchait avec prudence : devant lui, l'homme qu'il suivait depuis la station avançait avec assurance dans la direction des quais. Pas une seule fois, il ne se retourna, ignorant l'ombre attachée à ses pas. Il atteignit la Tamise, marqua une légère hésitation, puis se mit à longer le fleuve en direction du nord. Sawsnake sourit, la chance continuait de le favoriser. Depuis le débarquement des passagers du Hurrican à Newhaven, il n'avait pas perdu de vue celui dont Burgler lui avait remis la photographie. Dans le rapide de Londres, il s'était installé près de lui en même temps que trois autres voyageurs ; l'homme sans défiance ne lui avait accordé aucune attention et s'était assoupi à ses côtés. À Charing-Cross, Sawsnake, par prudence, le précéda vers la sortie puis s'embusqua dans l'ombre pour le filer ensuite plus aisément. Maintenant, l'individu facilitait encore sa besogne en se dirigeant vers les quartiers les plus déserts de la ville.
Les grands immeubles s'espacèrent, des maisons basses se profilèrent dans l'obscurité pour faire place à de vastes étendues de terrains vagues. Sur la gauche, la Tamise roulait ses eaux noires et Sawsnake songea que le bruit de la rivière suffirait à assourdir un coup de pistolet.
L'heure d'obéir à Burgler avait sonné.
Pressant l'allure, il rejoignit l'étrange promeneur qui ne tourna même pas la tête, le dépassa de six pas et fit une brusque volte-face. Simultanément, son bras droit se tendit et son index pressa la détente d'un Colt qu'il venait de tirer de sa poche. Il y eut une détonation assourdie, une longue flamme rouge raya l'obscurité : l'homme ne s'effondra pas, mais continua sa marche d'automate. Presque à bout portant, l'assassin tira deux nouveaux coups de feu sans plus de résultat. L'ombre était maintenant sur lui ; soudain, elle parut s'animer et Sawsnake reçut dans la mâchoire le plus formidable direct qu'un homme de sa trempe eût jamais encaissé. Son énorme corps s'écroula sur la chaussée, sa bouche s'emplit des débris de ses dents et de l'âcre saveur du sang.
Il demeura un long moment dans une étrange posture, les mains dans la boue, la tête penchée vers la terre, respirant bruyamment avec difficulté. Peu à peu, ses idées s'ordonnèrent ; une voix ironique et bien timbrée lui livra les raisons de son pitoyable échec.
— Dites à Burgler de mieux choisir ses complices, lança-t-elle. Qu'ils apprennent surtout à se méfier des gens qui dorment auprès d'eux.
En se relevant avec peine, Sawsnake réalisa que, sur le parcours de Newhaven à Londres, son adversaire, simulant le sommeil, avait habilement subtilisé son Colt pour en remplacer les projectiles par d'inoffensives cartouches.
Il fit quelques pas en chancelant, retrouva son équilibre, puis rebroussa chemin. Autour de lui, tout était désert, l'inconnu avait disparu. Bien qu'il en coûtât à son amour-propre, il prit la résolution de prévenir Burgler du premier téléphone public qu'il trouverait sur sa route.
 
* * *
 
Tom Burgler arpentait nerveusement le cabinet de travail de sa maison d'Oaken Road dans la banlieue londonienne. Confortablement installée dans un fauteuil, une jeune femme remarquablement belle, au type américain prononcé, suivait ses allées et venues avec une lueur amusée dans ses yeux bleus.
— Vous semblez inquiet, Tom ?
Cessant sa promenade, Burgler tourna vers elle son mufle balafré.
— L'Ange vient d'échapper à mes boys pour la seconde fois, gronda-t-il.
— Vous parlez sans doute d'Edward Warency... Vous ne m'aviez pas dit qu'il se trouvait à Londres.
— Je vous vois si peu, ricana l'autre : depuis notre arrivée de New York, qui remonte à dix jours, vous m'avez à peine accordé quatre soirées.
— J'éprouve cependant un penchant assez vif pour votre personne : vous représentez le type du chef de bande d'envergure qui m'a toujours séduite. Audacieux, confiant en ses projets, possesseur d'une solide fortune, voilà l'homme que vous êtes et que je n'ai pas hésité à suivre... Ces sentiments ne m'empêchent d'ailleurs pas de respecter les clauses de notre traite. Faut-il vous les rappeler ?
— Je les connais, soupira l'autre : les bijoux...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents