Guide du débutant pour courtiser votre compagnon

R. Cooper, Camille Wright

Description

Zeki Janowitz revient à Wolf’s Paw, sa ville natale, pour y commencer sa carrière de sorcier. Malheureusement, ce sanctuaire de loups-garous est régi par des siècles de traditions et rejette tout aspect de la magie humaine, dont Zeki. Il sait que trouver sa place ne sera pas facile mais une part de lui a toujours appartenu à cette ville de montagne, et surtout à Theo Greenleaf.

Ces années d’études n’ont rien changé aux sentiments de Zeki pour ce loup-garou taciturne, pas plus que les commérages de la ville qui lui apprennent que Theo souffre encore du rejet de son âme sœur et refuse toute avance. Il est décidé à séduire l’homme qu’il a toujours désiré.

En règle générale, les loups-garous éconduits par leur âme sœur ne s’en remettent pas, et Theo garde tout juste la tête hors de l’eau grâce à son amour de la cuisine. Chaque jour est un combat et le retour de Zeki à Wolf’s Paw anéantit son équilibre. Theo ignore quoi penser lorsque le sorcier tente de le charmer, parlant de sa carrière et de sa volonté de s’installer pour de bon. Zeki ne sait-il pas que ses derniers mots, prononcés des années auparavant, ont réduit Theo à une ombre ?

Sujets

• Paranormal
• Amour
• Lycanthrope
• Sorcellerie
• Métamorphe
• Werewolf
• Hombre lobo
• Romans de genre
• Nouvelles de genre
• Romans d'amour
• Romans sentimentaux
• Bit-lit

Informations

• Publié par: MxM Bookmark
• Date de parution: 14 novembre 2018
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782375745809
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

R. Cooper
Guide du débutant pour courtiser
votre compagnon
Bestiaire amoureux - Tome 3


Traduit de l'anglais par Camille Wright


MxM Bookmark
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Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
A Beginner's Guide to Wooing Your Mate
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Published by Arrangement with Dreamspinner Press, 5032 Capital Circle SW, Ste 2, PMB# 279, Tallahassee, FL 32305-7886 USA
Traduction © Camille Wright
Suivi éditorial © Julie Nicey
Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture © e-Dantes
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375745809
Existe aussi en format papier
Dédicace
À tous ceux qui soupirent, et se languissent, et s’inquiètent. Ainsi qu’à tous les parias entêtés, et à ceux qui embrassent le silence. Je vous comprends.
Chapitre un
Zeki contemplait l’affiche du Festival du Printemps dans un silence perplexe. Il prit note de la date ainsi que de la liste des réjouissances, tout comme des montagnes dessinées derrière. Celles-ci étaient associées au festival et ce, depuis sa création sans doute. Et bien des activités proposées restaient les mêmes que celles de ses souvenirs d’enfance. Ce qui l’avait perturbé, c’était ces petits cœurs étincelants en bordure, et les paillettes sur les lettrines. Ça donnait l’impression qu’une fée enfant s’était défoulée sur le papier avec de la colle et un pot de paillettes. Cette affiche était mignonne. Rose . En somme, ça ressemblait à tout, sauf aux publicités qu’il avait pu voir pour ce rassemblement la dernière fois qu’il avait été à Wolf’s Paw.
— Des danses solo ?
Zeki tendit la main tout en lisant à voix haute, comme pour toucher l’un de ces cœurs à travers la vitre de la devanture.
— Une enchère aux célibataires ? Des tours romantiques dans la grand-rue ? Une dégustation de vin ?
Les Loups-garous devaient vraiment insister pour parvenir à se saouler. Il doutait clairement qu’une bonne bouteille de Pinot noir soit sur leur liste, s’ils avaient décidé de boire. Mais accompagnés d’un humain, peut-être se plieraient-ils au jeu. Alors d’accord, Zeki n’avait aucune idée de ce que les gens pouvaient bien faire pendant un rencard, avec un humain ou non. Lorsqu’il était encore étudiant, il n’avait eu ni le temps ni l’envie de plus que quelques sorties tranquilles avant de filer au lit ; rien qui ne puisse réellement être qualifié de rencard. Il doutait d’avoir la moindre ouverture pour en apprendre davantage sur le sujet à Wolf’s Paw, même si la ville se plaisait à se décrire comme « l’endroit où l’on rencontre son âme sœur ».
Ce qui était très bien, et tout mignon, sauf que les Loups-garous n’avaient jamais été très mignons avec lui, et que les rendez-vous n’avaient jamais été le but final du Festival du Printemps. Pas les rendez-vous romantiques du moins, et jamais en ayant les préoccupations humaines en tête. Pendant le Festival du Printemps, comme dans beaucoup d’autres de ce style par le monde, le but était surtout de se sentir sauvage et sexy, et de célébrer la fin de l’hiver par un comportement dévergondé. Du moins, était-ce ce qu’il avait toujours assumé.
Il avait été trop jeune, gêné et vierge pour y faire plus qu’un petit tour la première et unique fois où il y était allé. À cette époque, l’affiche avait été beaucoup plus standard, accompagnée seulement de quelques jeux de mots sur les Loups-garous « sauvages » et « indomptés », en jouant sur l’idée grandissante dans l’imaginaire humain que les Loups-garous étaient d’incroyables amants.
Les Loups-garous des environs s’étaient toujours déplacés pour le festival, mais clairement, cette incitation au sexe avec des lycanthropes était clairement adressée aux touristes non métamorphes qui commençaient à croire un peu plus chaque année à la tendance des amants lupins, grâce à Hollywood et aux bouquins, comme ceux de Ramona Greenleaf.
Après presque deux cents ans d’existence, Wolf’s Paw était passé du statut de refuge pour métamorphes et autres créatures cherchant à éviter d’être démasquées, à La Mecque pour toute créature ne souhaitant pas vivre avec les humains depuis que les Êtres avaient fait leur coming out. Et quelque part en cours de route, cette ville était également devenue celle des humains cherchant à s’éloigner de l’inimitié des autres humains, mais cela restait, malgré tout et avant toute autre chose, une ville de métamorphes. Selon le dernier recensement, la majorité de ses citoyens étaient soit des Loups-garous soit un autre type de métamorphe, et bien que la ville ait un maire humain, le pouvoir véritable était entre les mains d’un loup, shérif et leader reconnu et indiscuté de la meute.
En dépit du sain respect, pour ne pas dire de la peur, que les prédateurs géants qui considéraient cette ville comme leur foyer inspiraient, les touristes continuaient à affluer à Wolf’s Paw, attirés par ces histoires fantasques de sexe débridé avec les Loups-garous. Zeki ne cautionnait personnellement pas ce cliché, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’en rester conscient. Depuis que les Loups-garous et les autres Êtres avaient arrêté de se cacher, les humains les avaient réduits à quelques stéréotypes, la plupart du temps basés sur des incompréhensions de leurs cultures respectives. Les Fées n’étaient en général pas prises au sérieux, les Farfadets étaient considérés comme des nuisances, mais pas aussi dépravés que les Fées. Et du côté des métamorphes, eh bien, en ce qui concernait les Loups-garous, c’étaient soit des bêtes sauvages, soit d’insatiables bêtes de sexe possessives. La seconde image parlait à beaucoup de monde, et Wolf’s Paw n’avait rien contre le fric des touristes. En fait, parfois, Zeki se disait que les citoyens faisaient exprès d’entretenir ce mythe.
Même lui aurait eu du mal à expliquer les règles implicites de Wolf’s Paw et pourtant, il avait vécu ici depuis ses treize ans, jusqu’à ce qu’il parte pour la fac. Il se disait que c’était inévitable en tant qu’humain vivant dans une ville de Loups-garous. S’il avait bien appris une chose en fréquentant le lycée du plus grand refuge de Loups-garous du pays, c’était que les loups étaient deux fois plus sectaires que les humains ne le seraient jamais, et qu’ils justifiaient presque tout ce qu’ils faisaient d’un haussement d’épaules et du mot « instinct ».
« L’instinct » n’expliquait rien du tout. Les métamorphes avaient des sens plus aiguisés, ce qui, de ce qu’il en devinait, leur offrait des informations inaccessibles aux humains. C’était génial et tout, et les humains qui ne savaient rien des métas avaient des chances d’être époustouflés par leurs capacités, mais ça, c’était seulement parce que ces personnes n’avaient jamais eu à vivre aux côtés de créatures qui savaient des choses qu’eux-mêmes ignoraient, sans jamais se donner la peine de s’expliquer.
L’instinct, plus que les lois ou le bon sens, gouvernait cette ville. Les parfums, même s’ils n’étaient pas officiellement bannis, étaient très mal vus dans le périmètre. Pareil pour les produits ménagers aromatisés. Il y avait un champ dehors près des bois, que les humains – même s’ils n’en avaient jamais été explicitement exclus – étaient encouragés à éviter. La plupart des restaurants, ainsi que le seul ciné de la ville, fermaient tôt les soirs de pleine lune. L’éducation sexuelle était obligatoire pour les humains comme les Êtres, et était enseignée au collège ainsi qu’au lycée de Wolf’s Paw, en plus d’un cours sur les premiers soins et des remèdes contre l’épuisement.
Mais la règle non officielle la plus traumatisante était également la plus perturbante : c’était aux non-métas de faire le premier pas s’ils désiraient entamer une relation, qu’elle soit sexuelle ou non. Jamais l’inverse, en dépit de toutes les espérances de son lui adolescent. C’était vraiment injuste d’attendre que les humains fassent tout le boulot alors que les Loups-garous étaient considérés comme de véritables dynamos sexuelles. C’était comme si la ville en personne avait décidé de rendre sa puberté aussi difficile et solitaire que possible.
La règle était d’autant plus frustrante que Zeki savait que les Loups-garous n’arrêtaient pas de se faire du rentre-dedans. Ils avaient de véritables parades nuptiales qu’il avait pu observer – à distance, et la plupart du temps caché derrière un livre – et pourtant, ils insistaient pour que ce soit les humains qui fassent le premier pas avec eux. C’était ahurissant, mais c’était en quelque sorte la loi ici et personne ne l’avait jamais remise en question.
Son lui adolescent aurait adoré qu’il en soit autrement mais hélas, Zeki n’avait jamais pu expérimenter en personne la nature sensuelle des métas et la manière dont elle pouvait bien s’exprimer dans une chambre à coucher. Quoi qu’il en soit et quoi que ça puisse donner, les touristes n’avaient jamais semblé déçus. Et s’ils se débrouillaient malgré tout pour ne pas être accompagnés, il restait beaucoup de choses à faire en ville : du camping, de la randonnée, profiter du nombre croissant de restaurants et de boutiques et bien entendu, les festivals. Pour la première fois, Zeki se rendit compte que tous ces endroits et toutes ces activités étaient parfaits pour les rencards, s’il se fiait à ce qu’il avait vu dans les films. Il avait été si gauche et solitaire au lycée qu’il ne s’était jamais permis de s’imaginer décrocher un véritable rencard. Maintenant, c’était comme si la ville elle-même l’invitait à y songer.
Zeki considéra une nouvelle fois l’affiche. Un autre jour que celui-ci, il aurait trouvé le symbole du cœur, et ce qu’il évoquait, fascinant. Il avait un diplôme en études magiques, avec une spécialisation sur ses applications pratiques. Les symboles et leurs significations