Dangerous Play

Caroline Tillman

Description

Succomber à la tentation ne faisait pas partie de son plan. Et quand le drame bouleverse la vie bien orchestrée de Tyna, tout est remis en question : son équilibre, ses aspirations et même les sentiments naissants inspirés par son entraîneur.

En plein milieu de la saison, avec les sélections à venir pour la Coupe du Monde, Tyna a plus d'intérêt à rester concentrée sur son jeu que sur son coach sexy et lunatique.

Pourtant, malgré les épreuves qui se dressent devant eux, leur attirance mutuelle les pousse irrémédiablement dans les bras l'un de l'autre.

Mais dans ce milieu régi par des hommes impitoyables, la Reine des Stades va devoir batailler pour maintenir sa place et déjouer tous les pièges de ce jeu bien plus dangereux qu'il n'y paraît.

Une nouvelle équipe à convaincre, un trophée à brandir et un cœur à dompter, la jeune joueuse parviendra-t-elle à mener à bien ses objectifs pour remporter la victoire ?

Sujets

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• Époque contemporaine
• Suspense
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: editions-encre-de-lune
• Date de parution: 25 novembre 2022
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782493316998
• Langue: Français

Extrait

Caroline Tillman
 
 
 
Dangerous
PLAY
 
 
 
 
 
 
Tome 2
 
 
 
 
 
© 2022. ©Caroline Tillman, Editions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN Numérique : 978-2-493316-99-8
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : [e-mail] 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
♪ Demi Lovato – Substance
 
 
 Argentine, quelques semaines avant le drame
 
Tyna dévisageait sa mère sous toutes les coutures. Les années auraient dû marquer ses traits, l'enlaidir au vu de son passé chaotique au fond des favelas de Quilmes, mais il n'en était rien. Elle la reconnaissait bien sûr, puisqu'elle lui ressemblait à s'y méprendre. Toutefois cela n'aurait pas dû être possible.
Dans son ensemble beige sans aucun pli, Isabella Scalabrini – son nom à l'époque mais peut-être avait-il changé depuis – était radieuse, chic et apparemment très riche, si elle en jugeait par les lieux où ils se trouvaient. Une vue dégagée sur la montagne d'un côté et sur l'océan de l'autre, une terrasse de cent mètres carrés surplombant le paysage enchanteur, Tyna imaginait sans mal les fonds nécessaires pour acquérir ce genre de maison. Comment elle était arrivée là, à l’abri de la misère, c'était la question.
— Tu as l'air en forme, observa la jeune femme.
Elle ne trouva rien d'autre à dire. Après toutes ces années sans se voir, à la croire dans un environnement totalement différent ou carrément morte, elle était à court de mots.
— Toi aussi, répondit sa mère, laconique.
La matriarche prit place dans un large fauteuil en osier garni de coussins multicolores, en bout de table. Elle posa ensuite ses lunettes de soleil griffée sur le verre éclatant et fit claquer ses doigts en l'air. L'un des colosses en costume sombre réagit au quart de tour, se précipitant auprès d'elle.
— Apportez une boisson fraîche à ma fille.
— Mais je… commença l'intéressée.
Sa mère la coupa d'un regard, aussi Tyna préféra-t-elle se taire. Elle devait abandonner l'idée de se rebeller tout de suite si elle souhaitait obtenir des informations, à commencer par la raison de sa présence en ces lieux.
— J'imagine que tu as des questions, devina Isabella.
Tyna acquiesça d'un signe de tête. Elle ne pouvait pas les compter tellement elle en avait. Sa mère claqua des doigts une nouvelle fois. Aussitôt apparut une femme d'âge mûr, les bras chargés d'un plateau garni. Chignon bien serré, dos bien droit, tablier blanc et uniforme impeccables, elle avait tout de l'intendante dévouée à ses employeurs.
— Mamita sera à ton service durant ton séjour ici. Il se peut que je m'absente, mais tu seras bien entourée. 
— Je…
— Mange, ordonna Isabella. Nous parlerons après.
Elle s'exécuta sans envie, même si son estomac réclamait depuis un moment. Intriguée par la scène qui se jouait devant ses yeux, le cerveau bousculé par des interrogations sans réponse, Tyna se contenait pour ne pas exploser. Pourtant, tout son corps bouillonnait. 
Pendant qu'elle grignotait quelques fruits frais, le tatoué vint quérir sa mère pour un appel urgent. Elle resta donc seule devant le panorama exceptionnel qui s'étendait devant elle, se demandant comment aborder le sujet avec cette femme qu'elle n'avait pas revue depuis près de dix ans. Jamais elle n'avait cherché à entrer en contact avec elle. Elle s'était reconstruite, avait peut-être même eu d'autres enfants… Comment avait-elle pu l'ignorer de la sorte ? Tyna avait fui l'Argentine pour une excellente raison, mais cela effaçait-il d'où elle venait ? Non. Pas même le sentiment d’extrême abandon qu’elle ressentait de ne pas avoir compté suffisamment pour elle.
Tyna garda à l’esprit qu’elle n’était pas ici pour apaiser ses états d’âme, ni pour se réconcilier avec sa génitrice. Elle devait obtenir son assistance pour retrouver celui qui comptait plus que tout : Phil. Plus le temps passait, plus son inquiétude grandissait à l'idée qu'on ait pu attenter à sa vie. Et si sa mère avait décidé de se venger de lui ?
Elle secoua la tête. Ce serait de la folie. Phil l'avait sauvée d'une mort certaine, il l'avait arrachée à son existence misérable. Pourquoi vouloir le punir d'une telle chose ? Par jalousie ?
Un bruit de talons hauts la sortit de ses réflexions ubuesques. Sa mère réapparut, un sourire factice aux lèvres.
Tyna repoussa son assiette pour lui faire comprendre qu'elle n'avait plus faim. Elle reprit sa place dans son siège, saisit sa paire de lunettes de la table en verre fumé et les posa sur le sommet de sa tête. Ce cérémonial gênant commençait à lui taper sur le système.
— Pourquoi m'as-tu fait venir ? demanda Tyna de but en blanc.
— J'avais peur qu'on s'en prenne à toi.
— Qui ça « on » ?
— Ton père avait de très mauvaises fréquentations…
— Sans blague !? s'emporta Tyna. Si c'est pour me sortir ce genre de connerie, c'était pas la peine de me kidnapper. Non seulement c'était le pire des connards, mais t'as jamais cherché à nous sortir de là !
Tyna tremblait de rage. Le ressentiment et le dégoût refaisaient surface alors qu'elle avait passé tant de temps à les enfouir au plus profond d'elle-même. Revoir sa mère, lui parler, c'était comme replonger dans les cauchemars d'antan. Faible à l’époque, elle préférait fuir plutôt que de la protéger. Faire l’autruche, elle savait. Mais la défendre, c’était trop lui demander. Alors pourquoi osait-elle enfin prendre position ? Qu’avait-elle en tête ?
Isabella dévisageait sa fille sans ciller. Imperturbable, elle pianotait la table de ses ongles manucurés.
— Tout ça c'est du passé, Agustina. Tout ce que je pourrais dire ou faire ne le changera pas. En revanche, j'aimerais te savoir en sécurité jusqu'à ce qu'on s'occupe de celui qui est à tes trousses.
— C'est qui ce type ? Et depuis quand je t'intéresse ?
Isabelle soupira. Elle était probablement excédée par son impatience et ses remarques acerbes, néanmoins elle ne fit aucune remarque et continua de s'expliquer :
— Quand j'ai rencontré Ricardo deux ans après ton départ, nous avons tout essayé pour te retrouver. Tu étais déjà bien installée aux États-Unis et je craignais qu'en te ramenant ici, tu ne sois une proie trop facile.
Tyna nageait dans l'incompréhension la plus totale. Toutes ces pseudos révélations ne servaient à rien d'autre qu'à distiller le doute et le ressentiment dans son esprit. La proie de quoi ? Et pourquoi ?
— Je sais que tu ne comprends pas, mais c'est mieux pour toi, crois-moi. Moins tu en sais, mieux c'est.
— Tu as beau avoir changé d'apparence, tu restes la même, lâcha la jeune femme. Hypocrite, secrète et manipulatrice.
— On est ce qu'on est. Je n'ai jamais eu l'intention de devenir une autre, même si je ne me définis pas comme telle. En attendant, Philip Moore est entre les mains d’un type dangereux et tu as besoin de moi.
Elle ne pouvait le nier, même si ça lui faisait mal aux fesses de le reconnaître. Alors elle ravala sa fierté et se surprit à lui demander :
— Comment on s'y prend ? 
— « On » ? persifla Isabella. 
— Ouais enfin… J'imagine que ce sont tes Men In Black qui feront le sale boulot.
Sa mère acquiesça et, d'un autre claquement de doigt, ordonna au tatoué de lui apporter son téléphone portable. Il le déposa devant elle. Pendant qu'elle pianotait sur l'écran de son smartphone dernier cri, Tyna observait les hommes lourdement armés qui constituaient la garde rapprochée de sa mère. Ils lui obéissaient au doigt et à l'œil et devaient probablement répondre au moindre de ses caprices. Elle se demanda alors si elle couchait avec le tatoué. Ce type, malgré son impassibilité apparente, paraissait aux petits soins. Il était de notoriété publique que sa mère avait un penchant certain pour les plaisirs de la chair, alors elle n'aurait pas été étonnée. 
— Mes hommes l'ont retrouvé. Il a été salement cuisiné.
— Comment ça, « salement » ?
— Tu as besoin que je te fasse un dessin ?
Elle plaqua une main sur sa bouche, horrifiée qu'il ait pu souffrir par sa faute. En réalité, tout ce qui arrivait était de la sienne.
— Tout ça c'est ta faute ! explosa-t-elle en se relevant brusquement. Je suis revenue pour te retrouver parce que je pensais que tu avais voulu me tuer !
— Te tuer ? Pourquoi j'aurais fait ça ? Tu es ma fille, et quoi que tu en dises, rien n'est plus important que la famille. Où que tu sois, quoi que tu fasses, j'ai toujours su que tu étais en sécurité et que tu réalisais tes rêves. Maintenant, si tu permets, je vais tâcher de te rendre ce père adoptif que tu aimes tant, même si je dois accepter en contrepartie de te laisser repartir.
Sur ces mots, Isabella se leva à son tour et quitta la terrasse en laissant derrière elle l'écho de ses talons sur le carrelage.
 
***
 
Sa mère tint parole. Quelques heures plus tard, Phil était de retour, même s'il était dans un sale état. Il fut pris en charge par le médecin de sa mère et placé dans une chambre à l'autre bout de la maison.
Affaibli, la respiration sifflante, il semblait sur le point de rendre son dernier souffle.
— Il faut le conduire à l'hôpital, annonça le médecin à voix basse.
— Vous savez très bien que c'est impossible. 
— Il a une hémorragie interne. S'il n'est pas opéré d'ici peu, il mourra.
Tyna