Sénégalaiseries : Banc Diakhlé
162 pages
Français

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Sénégalaiseries : Banc Diakhlé , livre ebook

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Description

Revoilà Ibou Fall avec ses «sénégalaiseries», ou plutôt nos «sénégalaiseries». Intitulé «Banc Diakhlé», ce nouvel ouvrage de Ibou Fall a une couverture très parlante. Une Fabienne Féliho avec des habits déchirés posant dans une position de «diakhlé», on ne pouvait mieux faire comme marketing.Surtout dans ce contexte où l’ancienne Miss Sénégal est dans la tourmente alimentée par des problèmes conjugaux. Avec des mots crus, croustillants, Ibou Fall nous retrace le quotidien des Sénégalais, et nous offre un post-scriptum succulent sur Diagna Ndiaye avec l’un de ses dérapages verbaux. «BANC DIAKHLE»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 179
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sénégalaiseries
Banc Diakhlé
Ibou Fall
Merci à M. O. N et auTémoin pour l’autorisation gracieuse. Et à Fabienne Féliho… Respect.
Sommaire Préface……………………………………………… 4 Bancdiakhlé?…………………….., c’est par où 9 Inoubliable bal de Trente-et-Un Décembre…... 15 Votretoureundoo, votre ange-gardien…………. 33 N’est-elle pas chouette, votre secrétaire ?........ 38 Votre planton vaut son pesant d’or……………... 44 Dites merci à l’aïeul Baol-Baol…………………… 49 Que deviendrait la Nation sans lescars-rapides? ………………………...… 55 P’tit démocrate deviendra grand ……………….. 61 Le superlatif………………………………………… 67 Le bras droit qui n’est pas gauche………………. 73 Les amis d’avant, les amis d’après………………. 81 Du bon usage du steak en société………………. 87 «On» finit toujours par démasquer lesdeums………………………… 93 L’art de se faire recevoir avec égard…………….. 99 Bienvenue au Sénégal, cher touriste américain……………………………. 105 Monsieur tout-le-monde………………………….. 113 Y’a pas de r iche, y’a que des chanceux………... 117 Un bienfait ne doit pas se perdre……………….. 123 Capituler en société : l’art et la manière……….. 131 Le créateur, ce sadique.....……………………….. 139 Y’a que les meilleurs qui s’en vont……………… 145 Post scriptum 152
Préface soufflée par Lamine Dieng
Génération «soukou-soukou nabadaïne»
Deux catégories de Sénégalais vont sursau-ter devant ce barbarisme. Logique, ceux qui ont moins de quarante ans. Les autres sont les grisonnants Bcbg et leurs dérivés. Enfants des quartiers chics, inaccessiblesdoom’ou Madame, que leur éducation irréprochable a épargné des frayeurs duguétt’ou béyd’Al Akbar ou El Mansour dans les années soixante-dix. Ils n’ont pas vu«Bak’s», le film après quoi plus rien n’a été comme avant. Ils n’ont pas idolâtré«Brodeutié», (Brother Ché en wolof urbain ?), le «grand» (respect !) qui dessille le petit peuple que le mépris de la République écrase dans les années soixante. Il révèle les portes des paradis artificiels qui consolent d’être mortifié par l’indifférence nationale, et lance un argot pour le monde d’en bas.«Soukou-soukou nabadaïne,baba di yamba»comme l’hymne à laetc. résonne 4
révolution urbaine. Y’en a marre des riches qui font les toubabs. Ndiouga Kébé et Djily Mbaye sont leurs vengeurs.
Tout comme ce Tigre qui rugit depuis Fass et dicte sa loi dans l’arène, pendant que ses lieutenants font les beaux dans les quartiers surpeuplés. Mbaye Guèye, qu’il s’appelle. Le travail est mâché depuis longtemps quand sort des tripes le cri de guérilla urbaine«Fi gnoo ko moome», deux décennies plus tard. Ce sont les enfants des quartiers énervés qui s’époumonent à scanderSopipour gonfler le cortège de ce drôle de politicien avec la boule à zéro et le don de déchaîner les pas-sions. Lui aussi, il ne peut être que des leurs : il promet de panser leurs blessures…
Dans les zones interlopes des coupe-gorges dakarois, les putes pratiquent des tarifs soli-darité-au-peuple-d’en-bas et on s’y enivre de«Margnat», picrate bon marché pour dés-armer ses angoisses, ou de«Stork», tiède bière à désespérer. A la boutique du coin, pour acheter des clopes, ça récite crânement «Camélia Sports Bertomeu, vingt-six lettres, le premier Maure qui t’en vend une à cinq francs, tu bastonnes sa mère».«Boy, toukhal ma»est 5
la formule magique pour tirer des bouffées d’extase sur la moitié de cette sainte Camélia, «Guinda» de son nom de guerre ; «ma kheutch»pour téter deux taffes dans le troisième quart de ce bout de«Cam’s Guinda»qui passe de main en main. En bout de file, on l’achève par une dernière bouf-fée, dénommée«ma fèye ko». Dans ces eaux-là, ça connaît ses codes ou ça se démet. On est pauvre mais on tient son r oyaume.
Ce n’est plus vraiment«Diamonooy Twist» que regrette Souleymane Faye mais pas un Wolof ne pense encore à se faire boutiquier. Chacun à sa place : tous les Naar derrière les comptoirs, les Poulo devant leur tas de char-bon ou de bananes, les Laakakat, à Niafoulène (Traduction : allez vous faire mettre). Nous autres, authentiques descen-dants des martyrs de Niani, on préfèr e enchaîner léweul, deuxième, troisième ak tarkhiss en rêvant du Massalia ou de L’Ancerville, qui mouillent souvent au port et repartent vers Marseille avec dans leurs cales le quota ordinaire de Ndiagos.
Depuis Angle-Mousse , Colobane, Grand-Dakar, Fass, Médina et Gueule Tapée, les 6
sales gosses vénèrent les loubards de Rebeuss. La nuit, il ne suffit pas de monter dans un car rapide pour y être. Faut oser y descendre. Mais y’a pas vraiment le choix pour danser au Miami«Faramtamba»avec Doudou Sow (son idole, à lui, s’appelle Katy Cissé) ou«Matchaki»du dieu Pape Seck. Tu traces un losange en quatre pas, perché sur tes tombe-mort, avec ta chemise cintrée et tes bas«j’aime-le-vent», ou tu meurs désho-noré.
Ce pays de Senghor est décidément bien sin-gulier.
7
8
Banc diakhlé, c’est par où ?
9
N’est-ce pas que vous en avez plus que marre des vedettes habituelles qui envahissent la «Une»squattent les écrans dedes tabloïds, télé et confisquent les micros de la bande Fm ? Mais vous êtes coriace. Chapeau bas. Vous supportez l’insupportable, sans geindre, ni même soupirer. Rester coi, quel que soit votre martyre.
Même votre place au Septième Ciel, vous ne ferez aucun zèle pour. Finie, la mascarade : vous les virez, les concessionnaires de grâce divine, les pigistes en sainteté, les gérants de succursale du paradis, l’amicale des postu-lants à la Miséricorde suprême, tout le gratin des érudits qui parlent doctement de l’Au-delà pour se payer des acomptes terrestres. Vous décidez de vivre sur terre en attendant que le Ciel s’éclaircisse. Le drame est que ces gens-là ne vous étonnent plus. Vous avez besoin d’être étonné. C’est aussi plat que ça.
Rien ne vous abat, rien ne vous dérange.Vous vous accommodez de tout. Même de l’impen-sable. Par exemple, que vous êtes fauché et que vous n’avez plus d’ami. Vous êtes blasé à force d’en avoir entendu, vu et enduré. Quand bien même Abdoulay e Wade est pré-10
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