Ego-histoires
462 pages
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Ego-histoires , livre ebook

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Description

Qui sont celles et ceux qui écrivent l’histoire en Suisse romande ? Pourquoi le font-ils ? Quels sont les rapports entre leur vie personnelle et leurs recherches ? En s’inspirant du modèle d’ego-histoire développé par Pierre Nora de l’Académie française qui préface ce livre, l’Atelier H a regroupé une vingtaine de contributions d’historiens et d’historiennes de Suisse romande. Au-delà du recueil d’ego-histoires, l’ouvrage dresse un portrait, non seulement d’hommes et de femmes passionnés et passionnants, mais aussi de la vie sociale et intellectuelle de la Suisse romande au XXe siècle. En tissant des liens entre parcours personnel et intérêt historique, il permet de mieux comprendre qui sont ces historiens et ces historiennes et comment l’histoire s’écrit. Un portrait séduisant de la diversité de la production historique en Suisse romande.


Georges Andrey, Gérald Arlettaz, André Bandelier, Alfred Berchtold, Jean-François Bergier, Louis Binz, Claude Cantini, Martine Chaponnière, Maurice Evard, Geneviève Heller, Lucienne Hubler, Pierre Jeanneret, Jean-Pierre Jelmini, Hans-Ulrich Jost, André Lasserre, Miklos Molnar, Liliane Mottu-Weber, Anne-Marie Piuz, Jean-François Poudret, Rémy Scheurer.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782940489626
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ecrire l'histoire en Suisse Romande
EGO-HISTOIRES



E CRIRE L’ H ISTOIRE EN S UISSE ROMANDE
Collections
Collection Dessins de presse :

André Harvec, L’univers d’Harvec . Delémont, 1996

Collection Histoire, économie et société :
dirigée par Alain Cortat et Laurent Tissot

Alain Cortat, Condor, cycles, motocycles et construction mécanique, 1890-1980. Innovation, diversification et profits . Delémont, 1998.

Jean-Daniel Kleisl, Le patronat de la boîte de montre dans la vallée de Delémont. L’exemple de E. Piquerez SA et de G. Ruedin SA à Bassecourt (1926-1982) . Delémont, 1999.

Hélène Pasquier, La « chasse à l’hectolitre ». La Brasserie Mueller, 1885-1953 . Neuchâtel, 2001.

Collection Histoire et société :
dirigée par Alain Cortat

Nicole Malherbe, Péril vénérien. La lutte contre les maladies sexuellement transmissibles à Lausanne et à Neuchâtel avant l’apparition du sida . Neuchâtel, 2002.

Collection Histoire :

Alain Cortat (éd), Histoire de ma vie. Au cœur de l’industrialisation alsacienne et jurassienne. François Xavier Gressot : artisan, contremaître et négociant (1783-1868) . Neuchâtel, 2002.

Laurent Tissot (éd), Construction d’une industrie touristique aux 19 e et 20 e siècles. Perspectives internationales. Development of a Tourist Industry in the 19 th and 20 th Centuries. International Perspectives . Neuchâtel, 2003.

Atelier H : Alain Cortat, Pierre-Yves Donzé, Gilles Forster, Clément Jeanguenat, Stéphanie Lachat (éd), Ego-histoires. Ecrire l’histoire en Suisse romande . Neuchâtel, 2003.
Titre
A TELIER H :
A LAIN C ORTAT, P IERRE- Y VES D ONZÉ, G ILLES F ORSTER, C LEMENT J EANGUENAT, S TÉPHANIE L ACHAT (ÉD.)



EGO-HISTOIRES



E CRIRE L’ H ISTOIRE EN S UISSE ROMANDE








Collection Histoire
E DITIONS A LPHIL
Copyright
Cet ouvrage a été publié grâce au soutien :

- de la Fondation du 450 e de l’Université de Lausanne ;
- de la Faculté des Lettres de l’Université de Neuchâtel.




© Editions Alphil, 2003
Case postale 5
2002 Neuchâtel 2
Suisse
www.alphil.ch
EAN Epub 978-2-940489-62-6
Réalisation graphique : Teddy Nusbaumer, graphiste, Delémont
P RÉFACE
L ’EGO-HISTOIRE, AU DÉPART
L ’apparition d’un mot nouveau, surtout s’il s’enracine dans le vocabulaire courant, est en général l’expression d’une conjoncture historique particulière. L’« ego-histoire » n’échappe pas à la règle. Il y avait eu depuis fort longtemps des historiens pour écrire leurs mémoires, comme Gibbon, ou leurs souvenirs de jeunesse, comme Edgar Quinet, Renan ou Lavisse. Il y avait le cas monumental, écrasant et cependant inspirant, de Michelet dont la seule préface à l ’Histoire de France de 1869 suffirait à représenter le modèle anticipateur – et décourageant –, de l’ego-histoire. Il y avait enfin, plus récemment, des « ego-historiens » spontanés pour évoquer, sous forme de préfaces ou d’entretiens, les entrelacs de leur existence et de leur vocation : Philippe Ariès en particulier, dans L’historien du dimanche , en 1980. N’empêche, il y a sans doute des raisons spéciales pour que ce soit en France, dans ces années quatre-vingt, sur mon initiative personnelle, que se soit cristallisé avec les Essais d’ego-histoire, en 1987 1 , un projet qui, sous des formes infiniment variées, a donné son nom générique à la plupart des récits d’historiens qui ont cherché à dire pourquoi et comment ils étaient devenus historiens. La vingtaine de témoignages que voici, réunis dans le cadre de la Suisse romande par Alain Cortat, Pierre-Yves Donzé, Gilles Forster, Clément Jeanguenat et Stéphanie Lachat en sont encore la preuve.
Il n’est peut-être donc pas déplacé – puisque historiens nous sommes tous ici – ni inutile, ne serait-ce que pour mesurer le chemin parcouru depuis plus de quinze ans, de rappeler à quoi correspondait le projet initial d’« ego-histoire » et les conditions de sa naissance.
Il s’agissait en effet à l’époque d’une tentative de laboratoire qui ne cachait pas son ambition, ni son caractère expérimental : un historien pouvait-il parler de lui-même en historien ? Pouvait-il se prendre lui-même pour objet d’étude ? Et à quelles conditions ? Lui qui disposait, sur lui-même, d’une documentation sans égale, pouvait-il mettre ce matériel intérieur au service d’un regard extérieur ? Le fait d’être historien lui permettait-il de trouver un langage de soi spécifique, qui ne fut ni celui de l’écrivain, ni celui de l’autobiographe classique ?
Indépendamment du résultat, la question méritait d’être posée. Elle allait à contre-courant de toutes les habitudes scientifiques de l’historien, dressé à s’effacer devant son « sujet », à se dissimuler derrière ses fiches, à faire oublier sa personne et sa personnalité. C’était précisément cette tradition qui était en train de voler en éclats sous le poids du renouvellement historiographique. L’ébranlement des repères traditionnels de l’objectivité historique ouvrait la voie à une problématisation générale de l’histoire. La discipline sortait des tranquilles certitudes de son âge critique et positiviste pour entrer dans son âge qu’on pourrait appeler « réflexif ». Non pas une histoire philosophique ou une philosophie de l’histoire, mais une interrogation intérieure à l’objet historique lui-même. L’émergence d’une « ego-histoire » est inséparable de ce profond bouleversement intellectuel. Il y avait là un moment à saisir et la question « à rebrousse-poil » de l’ego-histoire permettait de le faire de manière à la fois provocatrice et ludique. Elle tenait du jeu, mais du jeu sérieux.
L’entreprise était donc immanquablement liée à une dimension générationnelle. Tous les historiens auxquels il était sensé de s’adresser pour leur passer commande, ne pouvaient qu’avoir en commun deux traits qui les distinguaient fortement. Tous étaient les acteurs, les témoins d’un extraordinaire mouvement d’ouverture, sur le plan intellectuel d’un côté comme sur le plan social de l’autre. Tous étaient, par définition, les contemporains des Annales de la troisième génération, après celle de Lucien Febvre et Marc Bloch, après celle de Braudel et de Labrousse. Une génération conquérante, explosive, boulimique, qui avait fait exploser toutes les frontières de la discipline pour l’ouvrir aux domaines les plus variés de l’anthropologie, des mentalités, de l’histoire culturelle. Et qui, dans le même temps, sur sa lancée des carrières universitaires relativement faciles de l’après-guerre, avait su ouvrir à l’histoire les portes de l’édition, de la radio, du journalisme, de la télévision. La génération bénie de l’historiographie française, qui gagnait en définitive sur les deux fronts, celui de l’intelligence et celui de la société.
Le second trait saillant qui a favorisé l’éclosion de l’« ego-histoire » est le lien qui s’est établi entre deux phénomènes apparemment sans rapport : le mouvement général qu’il est convenu de caractériser comme « le retour du sujet » et la montée en puissance de l’histoire contemporaine. Ce que l’on désigne par « retour du sujet », c’est, après le marxisme, le structuralisme et le formalisme linguistique, la remise de la personne humaine au centre de la pensée et de l’action. En histoire, le mouvement signifiait un retour d’attention à la part d’autonomie, de volonté, de liberté de l’individu pensant et agissant par rapport aux structures, aux déterminations collectives et aux mouvements de masse auxquels l’histoire avait paru tout entière consacrée. C’est le moment de retour en grâce de la biographie qui connaît une formidable expansion. Mais la raison profonde pour laquelle ce « retour du sujet » a directement affecté la naissance de l’ego-histoire tient surtout à l’entrée en force du contemporain dans l’histoire universitaire, dont il était pratiquement exclu jusqu’aux années soixante. Il s’agit là d’un renversement capital du centre de gravité de la discipline, et qui intéresse aussi bien le nombre des chercheurs que la nature scientifique de la discipline. De l’historien qui est lui-même dans le sujet à l’historien qui devient son propre sujet, il n’y avait en définitive qu’un pas. Etait-il infranchissable ? Tout le problème de l’ego-histoire était là. La réponse n’était pas évidente, mais la question du statut de l’historien était inévitablement contenue

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