lettre d’infon°54LOI BACHELOT : LA CHASSE À L’HÔPITAL PUBLIC EST OUVERTELa loi Bachelot entérine la casse du service public de santé. celle de l’hôpital Saint-Antoine, en annonçant que les Depuis un an, les fermetures de services hospitaliers se accouchements qui s’y déroulaient auront lieu sur d’autres multiplient, au profi t des cliniques privées. sites.Mais il est impossible de faire le point sur les mauvais Le plan hôpital 2007, avec la mesure phare de la tarifi cation coups de la loi Bachelot sans parler de l’annonce de la à l’activité (T2A), avait ouvert la voie vers un système fermeture des services de chirurgie et de maternité dans de santé hospitalier fi nancé à l’acte et transformant 54 hôpitaux de proximité.l’hôpital en entreprise de soins cherchant en toute logique À l’heure où le nombre des naissances est en commerciale à rentabiliser l’activité. La pression budgétaire augmentation, les conditions de suivi et d’accouchement mise sur les établissements a déjà amené de nombreuses vont se dégrader et de nombreuses femmes devront suppressions de postes et des fermetures de lits jugés effectuer des kilomètres en plus. non rentables et à des externalisations de nombreuses Pour les services de chirurgie, ce sont les cliniques privées activités : ménage, restauration, ou plus original comme qui vont se retrouver en situation de monopoles pour les par exemple l’édition des fi ches de paye à l’Assistance malades qu’elles accepteront de prendre car les ...
lettre d’info
n°54
LOI BACHELOT : LA CHASSE À L’HÔPITAL PUBLIC EST OUVERTE
La loi Bachelot entérine la casse du service public de santé. celle de l’hôpital Saint-Antoine, en annonçant que les
Depuis un an, les fermetures de services hospitaliers se accouchements qui s’y déroulaient auront lieu sur d’autres
multiplient, au profi t des cliniques privées. sites.
Mais il est impossible de faire le point sur les mauvais
Le plan hôpital 2007, avec la mesure phare de la tarifi cation coups de la loi Bachelot sans parler de l’annonce de la
à l’activité (T2A), avait ouvert la voie vers un système fermeture des services de chirurgie et de maternité dans
de santé hospitalier fi nancé à l’acte et transformant 54 hôpitaux de proximité.
l’hôpital en entreprise de soins cherchant en toute logique À l’heure où le nombre des naissances est en
commerciale à rentabiliser l’activité. La pression budgétaire augmentation, les conditions de suivi et d’accouchement
mise sur les établissements a déjà amené de nombreuses vont se dégrader et de nombreuses femmes devront
suppressions de postes et des fermetures de lits jugés effectuer des kilomètres en plus.
non rentables et à des externalisations de nombreuses Pour les services de chirurgie, ce sont les cliniques privées
activités : ménage, restauration, ou plus original comme qui vont se retrouver en situation de monopoles pour les
par exemple l’édition des fi ches de paye à l’Assistance malades qu’elles accepteront de prendre car les cliniques
publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). trient leurs « clients » et réorientent vers les hôpitaux
C’est la logique des cliniques privées lucratives qui a ainsi publics les interventions trop lourdes ou les malades ayant
tendance à remplacer la logique du service public de santé, des pathologies chroniques.
le projet de convergence tarifaire entre l’hôpital public et C’est un véritable carnage que le ministère veut faire. La
les cliniques privées est là pour en témoigner (même si le mobilisation n’en est que plus urgente pour résister et
gouvernement vient d’annoncer le report de la convergence faire reculer ce pouvoir comme l’ont obtenu les salariés
totale) et l’ensemble prépare la privatisation des activités et le comité de défense de l’hôpital de Valreas (Vaucluse)
les plus rentables. qui viennent de gagner devant le tribunal administratif
La loi Bachelot « hôpital patients santé territoires » votée l’annulation de la fermeture de la maternité.
il y a un an a fait de grands pas dans cette direction et Pour plus d’informations : www.coordination-nationale.org
est venue confi rmer et amplifi er une politique à l’œuvre
depuis de nombreuses années : la mise en place des
Agences régionales de santé (ARS) chargées de gérer
les réorganisations du secteur hospitalier et du secteur
médico-social avec à leur tête un directeur tout puissant,
véritable préfet sanitaire nommé par le ministre ; la
modifi cation de la « gouvernance » de l’hôpital, avec la
mise en place d’un directeur d’hôpital-chef d’entreprise,
et mise à l’écart des élus locaux, des médecins et des
représentants du personnel. Enfi n, et c’est ce qui se
déroule actuellement, la loi prévoit la possibilité de
regrouper des établissements dans un établissement
unique.
Cela permet de « constater » l’existence de doublons et,
sous prétexte d’organisation, de fusionner deux services
avec au passage suppressions de lits, de personnels et
dégradation des conditions d’accès aux soins pour les
malades.
L’AP-HP a ainsi adopté un plan de restructuration qui
prévoit la création de treize regroupements avec à terme
fermetures de certains sites, comme l’hôpital pédiatrique
Trousseau, fermetures de plusieurs centres d’interruption
de grossesse et projet de fermeture de maternités, comme
nos vies valent plus que leurs profitsle président roumain Basescu, pour renforcer la répression
ROMS : HALTE AUX EXPULSIONS !
anti-Roms : la levée du statut provisoire n’interviendra
La police a fait irruption mardi 6 juillet à 6 heures dans le peut-être pas fi n 2013.
quartier du Hanul à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ils ont Le NPA revendique : l’arrêt des expulsions de camps et des
expulsé les habitants et leurs soutiens par la force et ont reconduites à la frontière ; la fi n du statut provisoire des
immédiatement détruit le camp à l’aide de trois bulldozers. Roms (sur l’accès au droit au travail ; la scolarisation des
Les familles n’avaient jamais reçu de notifi cation d’une enfants et l’accès aux soins ; l’entretien des terrains sur
décision judiciaire. lesquels les Roms s’installent, en fournissant poubelles,
Le Hanul existait depuis dix ans et avait fait l’objet d’une eau et sanitaires.
convention avec la mairie, signée en 2003. La plupart des Face à la multiplication des expulsions, une commission
enfants étaient scolarisés dans les écoles du quartier. s’est créée avec des militants de la Seine-Saint-Denis.
Les Dyonisiens du Hanul ont donc dû quitter L’objectif est de créer un réseau d’alerte, d’information,
précipitamment leurs habitations, n’ayant plus le temps de et de contribuer à politiser la question de la situation des
prendre leurs affaires. Mais faire disparaître les bidonvilles Roms, souvent traitée de façon humanitaire.
ne fait pas disparaître leurs habitants, condamnés à errer Si vous souhaitez rejoindre le groupe, vous pouvez vous
et à vivre dans une précarité encore plus grande. Depuis le inscrire auprès de npa_romsenlutte@yahoo.fr.
mardi 6 juillet, les familles avec le collectif de soutien, dont
le NPA fait partie, revendiquent un relogement immédiat
auprès de la mairie de Saint-Denis, de Plaine Commune et
INTOX.
de l’État. À la une du
L’État répond par le harcèlement policier et les opérations Figaro du
coup de poing : jeudi 8, treize fourgons de CRS et dix 2 juillet « 88 %
voitures de police ont été mobilisés pour déloger le « camp des Français
de réfugiés » que les familles et les soutiens avaient partisans de
installé en centre-ville, soit une centaine de personnes. la rigueur ».
24 soutiens ont été interpellés, dont un frappé, mis en Le NPA serait-il
garde à vue et inculpé, simplement parce qu’il prenait des complètement
photos de l’intervention policière. à côté de
La mairie a refusé tout soutien, sous prétexte de ne pas la plaque ?
vouloir pérenniser les bidonvilles et de mettre l’État face Les Français
à ses responsabilités. Elle cherche à établir un rapport de sont-ils prêts
forces avec l’État pour qu’il prenne en charge l’accueil des à payer la
Roms, mette fi n au statut provisoire, en demandant une crise des
table ronde ! capitalistes ?
En expulsant le camp du Hanul, Lambert, le préfet du Raid Mais comme
de Seine-Saint-Denis, s’attaque à un symbole et envoie il ne faut
un signe fort pour l’été et les mois à venir : les Roms jamais s’en
ne sont pas les bienvenus en France, ils sont bien les tenir au titre,
nouveaux parias et il faut les chasser. Le ministre Hortefeux on apprend
s’est d’ailleurs félicité le 24 juin dernier à Bobigny de la en page 3 que
destruction de 37 camps sur les 59 existant en Seine-Saint- les questions
Denis. Et il peut se le permettre puisque les autorités posées par OpinionWay concernaient les dépenses de
locales, sous prétexte de la non-intervention de l’État pour fonction des ministres, les déplacements des fonctionnaires
les soutenir, acceptent tacitement ces expulsions, voire les (plutôt hauts) en avion, le nombre de collaborateurs des
soutiennent activement. cabinets ministériels, celui de voitures de service et la
Dans des logiques électoralistes, des maires surfent même suppression de la garden-party du 14 juillet à l’Élysée.
sur la vague du racisme anti-Roms et ne se soucient pas du Pour tout cela les réponses sont favorables aux économies
devenir de ces populations expulsées. Ils préfèrent qu’elles (entre 90 et 98 %). La dernière question concernait le non-
soient « gérées » par leurs collègues voisins. Et s’ils s’en remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la
soucient, c’est pour parquer les « bons » Roms dans des retraite. Et là, ô surprise, ils ne sont plus que 46 % à être
villages d’insertion. Ainsi, à Montreuil, l’un des terrains favorables... la prochaine fois, il ne faudra pas oublier de
gérés par la municipalité est un camp sous surveillance : demander si les Français sont d’accord pour la suppression
impossible d’entrer sans laissez-passer, seules les de 17 000 nouveaux postes d’enseignants. Mais ça ne fera
associations en charge offi ciellement de l’accompagnement sûrement pas la une du Figaro...
peuvent entrer, les habitants du camp sont pointés du
doigt par les Montreuillois, etc.
site local : www.npa18.orgFace à cette absence de mobilisation politique, le préfet 100%
contact local : npa@bourges18.frpeut poursuivre sa mission d’expulsion massive des
campements, d’autant plus que Sarkozy rencontre souvent Didier : 06 83 85 32 83
Imprimé par nos soins, ne pas jeter sur la voie publique