Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d État du premier XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.110, pg 591-607
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Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d'État du premier XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.110, pg 591-607

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1998 - Volume 110 - Numéro 2 - Pages 591-607
Philippe Boutry, Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d'État du premier XIXe siècle, p. 591-607. L'expression autobiographique des cardinaux secrétaires d'État à l'époque contemporaine se concentre dans le premier XIXe siècle : c'est en effet dans les premières décennies du siècle que tour à tour les cardinaux Ercole Consalvi, Bartolomeo Pacca et, dans une bien moindre mesure, Luigi Lambruschini rédigent leurs souvenirs sur les principaux événements qu'ils ont vécus. Après avoir présenté succinctement ce corpus autobiographique et en avoir étudié les conditions de rédaction, de publication et de réception, cette brève étude s'efforce de définir le genre littéraire auquel appartiennent ces textes (mémoires diplomatiques, écrits justificatifs, autobiographies) et s'attache à comprendre la fonction et le sens du genre autobiographique chez les cardinaux secrétaires d'État à l'âge des révolutions dans l'Europe et dans l'Église.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 153
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Boutry
Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d'État
du premier XIXe siècle
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°2. 1998. pp. 591-607.
Résumé
Philippe Boutry, Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d'État du premier XIXe siècle, p. 591-607.
L'expression autobiographique des cardinaux secrétaires d'État à l'époque contemporaine se concentre dans le premier XIXe
siècle : c'est en effet dans les premières décennies du siècle que tour à tour les cardinaux Ercole Consalvi, Bartolomeo Pacca et,
dans une bien moindre mesure, Luigi Lambruschini rédigent leurs souvenirs sur les principaux événements qu'ils ont vécus.
Après avoir présenté succinctement ce corpus autobiographique et en avoir étudié les conditions de rédaction, de publication et
de réception, cette brève étude s'efforce de définir le genre littéraire auquel appartiennent ces textes (mémoires diplomatiques,
écrits justificatifs, autobiographies) et s'attache à comprendre la fonction et le sens du genre autobiographique chez les
cardinaux secrétaires d'État à l'âge des révolutions dans l'Europe et dans l'Église.
Citer ce document / Cite this document :
Boutry Philippe. Les écrits autobiographiques des cardinaux secrétaires d'État du premier XIXe siècle. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°2. 1998. pp. 591-607.
doi : 10.3406/mefr.1998.4582
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1998_num_110_2_4582PHILIPPE BOUTRY
LES ÉCRITS AUTOBIOGRAPHIQUES
DES CARDINAUX SECRÉTAIRES D'ÉTAT
DU PREMIER XIXe SIÈCLE
Le recensement et l'examen des écrits autobiographiques des cardi
naux secrétaires d'État soulèvent d'emblée trois séries de questions génér
ales qui paraissent devoir orienter l'approche méthodologique et l'inte
lligence historique de ce type de documentation.
Une première observation s'impose dans l'ordre chronologique : dans
le cours d'un siècle et demi d'histoire contemporaine de la Secrétairerie
d'État, c'est durant le premier XIXe siècle que se concentre l'essentiel de la
production documentaire, immédiatement imputable aux cardinaux secré
taires d'État, qu'on peut légitimement ranger dans le registre des «mé
moires» et des «souvenirs». En effet, quelles que soient les dates auxquelles
est successivement, et parfois très tardivement, intervenue la publication
de ces écrits, c'est dans le cours de quelques décennies (1800-1840 circa)
qu'Ercole Consalvi, Bartolomeo Pacca et Luigi Lambruschini rédigent
leurs mémoires. Aussi convient-il de saisir historiquement les causes, le
sens et la portée chronologiques et historiques de l'irruption presque
unique de ce type d'écriture à l'aube de la période contemporaine.
Une seconde observation préliminaire porte précisément sur l'écart s
ignificatif qui sépare le processus de rédaction des mémoires des cardinaux
secrétaires d'État du temps de leur publication : écart chronologique d'une
part, soit entre les événements évoqués et le moment où intervient la mise
en forme littéraire, soit entre la rédaction elle-même et la décision, géné
ralement posthume, de publication; mais aussi écart linguistique en ce que
la langue française a constitué, pour ces écrits tous rédigés en langue ita
lienne, un mode particulier de communication et de diffusion. Tous ces
écarts possèdent à leur tour une rationalité et une signification qu'il
convient d'éclairer à la lumière de la biographie individuelle des cardinaux
concernés, mais également dans une perspective d'histoire générale de la
papauté au cours d'une période particulièrement dramatique de sa desti
née séculière.
Une dernière observation porte enfin sur la nature et le statut même de
MEFRIM - 110 - 1998 - 2, p. 591-607. 592 PHILIPPE BOUTRY
ces textes. S'agit-il de souvenirs à usage privé? Mais leurs auteurs ont revê
tu des charges publiques et des fonctions officielles que ni eux-mêmes ni
leurs éditeurs ne pouvaient oublier. S'agit-il alors de mémoires justifica
tifs? Mais pourquoi, sauf dans le cas du cardinal Pacca, ont-ils été publiés
postérieurement à la disparition de leurs auteurs, dans un délai qui court
parfois sur plus d'un siècle? S'agit-il enfin d'autobiographies, au sens où la
publication des Confessions de Jean- Jacques Rousseau à partir de 1782
marque l'affirmation, dans l'histoire européenne de la littérature, de l'effu
sion biographique et la naissance ou la renaissance (car, pour ces clercs
épris de latinité, Augustin est venu longtemps avant Jean- Jacques) d'un
genre d'écriture frappé du sceau de l'individualité ou de l'intimité?
Autant d'observations, autant de demandes qu'on voudrait ici brièv
ement s'efforcer de traiter et d'éclairer en présentant tout d'abord le corpus
des mémoires et souvenirs des cardinaux secrétaire d'État du premier XIXe
siècle, en s'interrogeant ensuite sur les problèmes de rédaction, de data
tion, de transcription et de publication qu'ils soulèvent, en s'attachant enfin
à la question plus générale du contenu et de la finalité de tels écrits, ap
préhendés à travers le prisme du genre autobiographique.
1 - L'examen du corpus des souvenirs et mémoires des cardinaux secré
taires d'État du premier XIXe siècle laisse appraître un ensemble assez
considérable.
Les productions littéraires du cardinal Consalvi, secrétaire d'État du
pape Pie VII de 1800 à 1806 puis à nouveau de 1814 à 1823, décédé en dis
grâce en 18241, n'ont connu qu'une publication posthume et particulière-
1 La bibliographie relative au cardinal Consalvi (1757-1824) est imposante, mais
de qualité très inégale. On en retiendra principalement, dans l'ordre chronologique :
G. Moroni, Consalvi, dans Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica, XVII, Venise,
1842, p. 5-9; E. Daudet, Diplomates et hommes d'État contemporains. Le cardinal
Consalvi, 1800-1824, Paris, 1866; J. Crétineau-Joly, Bonaparte, le concordat de 1801 et
le cardinal Consalvi, 1872; L. von Ranke, Kardinal Consalvi und seine Staat
sverwaltung unter dem Pontifikat Pius VII., Leipzig, 1877; E. L. Fischer, Kardinal
Consalvi. Lebens- und Karakterbild des grossen Ministers Pius VIL, Mayence, 1899;
E. O. de Richemont, La France et le Saint Siège en 1815 d'après les dépêches entièr
ement inédites du cardinal Consalvi, dans Le correspondant, 25 juin 1902, p. 1013-1027,
et Le cardinal Consalvi à Paris en 1814, dans Le correspondant, 25 octobre 1905,
p. 246-264. G. Goyau, Un an de politique pontificale : Consalvi au congrès de Vienne,
dans Revue des deux mondes, 1er septembre 1906, p. 125-163; G. A. Angelucci, //
grande segretario della Santa Sede. Sunto della vita di Èrcole Consalvi, Rome, 1924;
P. Pini, // cardinale Èrcole Consalvi nel I centenario della morte, dans La civiltà cattol
ica, 1924/3, p. 97-114, et // cardinale Consalvi e mons. Della Genga nella missione a
Parigi del 1814, dans La civiltà cattolica, Y)24,l?> p. 395-404 et 519-528. Nel primo cen- LES ÉCRITS AUTOBIOGRAPHIQUES DES CARDINAUX SECRÉTAIRES D'ÉTAT 593
ment tardive. Les Mémoires proprement dits du cardinal Consalvi sur la pé
riode impériale ont été pour la première fois connus du public en 1864
dans une traduction française de l'historien monarchiste et catholique
Jacques Crétineau-Joly, puis aussitôt réédités dès 18662. Un chapitre sup
plémentaire consacré au concile de 1811 a été publié en 1895, conjointe
ment dans l'original italien et en traduction française, par l'abbé Rance-
Bourrey3, puis réuni la même année à une nouvelle édition française des
Mémoires par Jean-Emmanuel Drochon4. Ce n'est qu'en 1950 que la redé
couverte tardive des manuscrits originaux du cardinal secrétaire d'État de
Pie VII permet à Mons. Mario Nasalli Della Rocca de donner enfin l'édition
italienne originale du texte des Mémoires5. Mais il faut encore attendre une
tenario della morte del cardinale Èrcole

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